To Rome with love : carnet de voyage full échafaudages

17 nov. 2014







Parce que si tu veux vraiment profiter de l'été, sentir sur ta langue la vraie chaleur estivale, le vrai gout des vacances, une chose est sûre : rien n’est plus propice à ça qu’un voyage en Italie. Il y a quelque chose dans ce pays qui se sublime à l'approche de l'été. 

Les options sont multiples, et tout est prétexte à un séjour en Italie (surtout si tu habites dans le Sud de la France). Tu peux y aller à la sauvage et te lancer dans un Roadtrip improvisé avec une copine qui porte le nom d’une ville italienne (cf Florence à Florence), ou te laisser tenter par un trip romantique avec ton amour perdu -retrouvé -en transit -laissé sur le tarmac –collé à ta peau. Ces relations là, c’est les plus belles, les plus intenses. Si tu as la chance d’en vivre une, felicitations… et bon courage pour la suite.



R O M A

Nous on a choisi de poser nos valises à Rome, parce que… l’homme était lauréat d’un concours dont le premier prix était un voyage à Rome. 

Quatre jours à Rome tous frais payés au mois de juillet. Lucky us. Lucky me.

On ne se doutait pas, nos valises enregistrées sur le vol Airfrance Marseille-Rome, qu'on allait vivre quatre jours très étranges. Eté 2014 : la municipalité romaine a pris la décision de restaurer les monuments. A peu près tous les monuments de la ville. En même temps. Exit les jolies photos. Exit les beaux monuments, cachés sous des tentures de travaux. Bref, un curieux voyage full échafaudage.


S E  M E T T R E  D A N S  L ' A M B I A N C E 

En amont, pour te mettre dans l’ambiance, tu peux :

  • -       ressortir tes photos de voyage scolaire à Rome en classe de latin quand tu avais 13 ans
  • -       flirter avec Woody Allen sur To Rome with love
  • -       pousser loin dans le vintage avec Vacances Romaines with Audrey Hepburn
  • -       faire confiance à ta ps3 sur Assassin's creed : Brotherhood
  • -       te refaire l’intégrale des 3 saisons de Borgia

L E  T R A N S F E R T

Tu as deux choix niveau aéroports pour débarquer à Rome. Ciampino ou Fuimicino.
Nous on est arrivés par Fuimicino.
Le petit plus de Fuimicino, c’est le Leonardo Express. Pour 14€ la liaison se fait directement, en une demi heure et tu tombes pile en plein centre ville, à la gare de TERMINI.


L E  L O G E M E N T

TERMINI (Est de la ville) est un parfait compromis pour se loger à Rome. A 15 min à pieds du Colisée, de la Fontaine de Trevi et du Capitole, tu jouis d’une excellente situation géographique.

Nous on a atterrit à l’hôtel Viminale, via Cesare Balbo, 31 bel hotel dans une rue pavée plutôt tranquille. Un salon d’accueil plein de charme, un personnel agréable, une déco classico-kitsh. L’équipement salle de bain neuf, et le plus important, les persiennes à l’italienne.

Si tu inclus le petit déjeuner, il ne sera pas fameux, mais tu auras la chance de le prendre dans un jardin.








Le réflexe commun à toutes les grains de touriste qui foule le sol de Rome, c'est forcément de se précipiter au Colisée. Ce qui n'est pas toujours une bonne idée. Le Colisée, c'est très touristique et très visité. Le meilleur choix selon moi (et ça s'est vérifié) c'est d'aller le visiter entre midi et deux.



Nous, parce qu'on avait deux heures devant nous avant de pouvoir prendre possession de notre chambre, et vu qu'on fait rien comme tout le monde, on a commencé par aller faire un tour du coté du Quirinale. Le Quirinale, c'est le palais royal de la ville. Autrefois palais privé des papes en exercice, elle est aujourd'hui la résidence présidentielle d'Italie. Autrement dit l'équivalent de l'Élysée parisien. Berlusconi, ce chanceux... La Piazza del Quirinale, point culminant d'une des sept collines de Rome, plébiscitée par le Lonely Planet ne vaut pas vraiment le détour. Mais le palais, en revanche, même s'il est fermé au public, observé au détour d'une porte cochère, avait l'air extraordinairement somptueux.

En face, les Scuiderie del Quirinale abritent des expositions temporaires d'envergure. Anciennes écuries du palais, le bâtiment servit aussi de garage aux véhicules royaux avant de s'imposer depuis les années 90 comme un haut lieu d'Art et de Culture à Rome. De grandes exposition y attirent chaque des milliers de visiteurs. Ce coup-ci, c'était une expo consacrée à Frida Kahlo, sur plusieurs étages.




Je connaissais "peu" Frida Khalo. Je n'avais jamais vu une de ses toiles de mes propres yeux. Et je ne m'attendais pas à être aussi subjuguée par l'univers si singulier de son oeuvre.

Mais Frida, outre ses tableaux, c'est aussi cette femme, plutôt moche à vrai dire, qui devait certainement se trouver très belle. De nombreuses photos étaient placardées sur les murs du musée. L'artiste avait posé devant de nombreux objectifs, comme si elle aimait beaucoup ça, se faire tirer le portrait. J'avais trouvé ça surréaliste.


Une fois nos obligations hôtelières terminées, et parce que ça nous démangeait vraiment, on a bifurqué du côté du Colisée.
Alors attention si tu veux rentrer en France avec de superbes clichés de ce monument d'art et d'histoire, désillusionne-toi tout de suite : tu ne pourras pas, à moins d'être prêt à y passer la demi journée. Le Colisée de Rome est en fait un rond point. Belle mentalité, les italiens. Posséder le monument le plus connu au monde et le transformer en rond point. 
Autour du Colisée prennent racine des tas de constructions urbaines (d'ailleurs, c'est plutôt moyen) ainsi qu'une artère du périf romain, donc pour tomber sur un angle visuellement fascinant, je te souhaite bon courage. Heureusement, les autorités ont pris conscience de cette aberration et travaillent à une solution pour enfin sauver leur patrimoine antique.

Evidemment, comme tout le monde s'y précipite, tu vas forcément faire la queue. 20 min environ, dans notre cas. Prends bien garde de prendre le billet couplé avec le Forum. Tu en auras pour 16 petits euros et à toi la plongée dans l'antiquité profonde.

En soi, il est difficile de s'émerveiller du Colisée une fois à l'intérieur. La pierre millénaire, calcinée, rouillée, semble fatiguée du poids des siècles et il se dégage plus un effet de saleté que d'enchantement de ce lieu mythique qui à mes yeux l'est bien plus de l'extérieur que de l'intérieur. Entre six têtes de touristes tu pourras néanmoins arriver à te prendre en photos, ce qui constitue un peu le moment apogée de ta visite au Colisée.


A 200m de là, se figure l'entrée du Forum. Moi le Forum romain, c'est ce que je préfère nettement dans cette ville. Je trouve ce lieu très impressionnant, emprunt d'un charme fou. Le visiter c'est partir pour une grande promenade dans un parc avec des ruines au milieu. Sauf que ces ruines abritent à elles seules les fondements de notre société actuelle. Ambiance méditerranéenne, un peu comme à la maison avec les mêmes cigales, seule la forme des arbres diffère et apporte du cachet supplémentaire au lieu.

Attention aux horaires de fermeture plutôt précoces, sous peine de se voir écourter la balade, les différentes entrées se fermant successivement.

Sortir par le Capitole me parait être la meilleure idée. Tu pourras te balader sur cette petite place historique anciennement haut lieu de pouvoir, puis longer le Vittoriano, le plus impressionnant monument de la ville, et ses alentours, pavés de richesses antiques bien peu mises en valeur au milieu de toutes ces petites échoppes ambulantes de forain attrape-touriste. Et au fait bibite en italien, ça veut juste dire « boisson », au cas où tu trouverais l'omniprésence du mot un peu vulgaire.


Il n'est que 18h30, tout est déjà fermé, et il est bien trop tôt pour aller manger. Ca tombe bien, il existe en Italie un concept merveilleux qu'il faudrait songer à importer chez nous : l'apperitivo !

L'apperitivo, c'est un délicieux concept à partir de 18h. Si tu commandes un cocktail, tu as le droit de te lever pour te servir dans le buffet une petite assiette pleine de tapas. Bref, un bel apéro copieux pour 10€, quoi.

Ma petite adresse cosy à Rome : 
L'Assagi d'autore, via dei Lucchesi, 28.
Le patron, trentenaire énergique ayant fait ses études à Paris, insuffle l'amour du beau dans ce charmant lieu au design de qualité, où les mojitos sont à tomber et les variantes dans les cocktails sont rendues possibles grâce à sa collection d'alcool vintage qu'il prend plaisir à faire découvrir aux visiteurs.
Accueil de qualité, bel endroit où il fait bon se reposer, la carte, en plus d'être originale et recherchée, change en fonction des chefs invités à venir composer derrière les fourneaux (le mercredi, c'est vegan) de ce lieu romantique et arty. Mon coup de coeur romain !





Le deuxième jour, il te viendra forcément l'envie d'aller faire un tour du coté du centre historique. Laisse tomber le métro. Il le contourne et ne t'y dépose pas. Choisis d'y aller à pieds. La balade n'en sera que plus belle. Tout est à côté à Rome et il suffit de lever la tête pour voir de merveilleux choses à graver dans sa mémoire.

Attention : au sujet du Vatican, nous on s'est plantés. Ne t'imagine pas que tu peux y aller sur le coup des 14h. Sinon tu feras la queue pour la Basilique St Pierre pendant une heure et on te dira qu'il est trop tard pour aller voir ses musées, reviens demain. Préfère donc y aller dès la matinée pour tout voir.



Depuis Termini pour rejoindre le centre historique, nous on est passés par le Vittoriano, parce qu'il est magnifique et que j'adorais le voir se dresser devant moi de toute sa majesté. Tu peux gratuitement monter ses marches et partir admirer le point de vue panoramique depuis ses hauteurs. Sur le belvédère trône un bar en terrasse qu'ils ont eu la bonne idée d'aménager joliment. Nous on s'y est pris un Bellini et un Black russian avec vue sur les toits de la ville. Instant fameux de Dolce Vita.

Le Vittoriano, c'est un monument massif érigé pour célébrer l'Italie réunifiée, bâtit en l'honneur de Victor Emmanuel, premier roi du nouveau pays. A l'intérieur, tu peux visiter le musée, axé sur l'histoire de Rome et sur ses guerres. Tu pourras y admirer la très célèbre statue de bronze la Louve capitoline. Nous on l'a pas fait, on avait clairement pas le temps.

A quelques minutes de là, la très célèbre Fontaine de Trevi (hey, Marcello ! Come here !), où tout le monde a préparé sa pièce à jeter de dos (très important) histoire que la félicité des lieux nous accorde un voeu. Manque de chance, la Fontaine de Trevi était en rénovation, cernée d'échafaudages, donc nous, on a pas pu la voir. Fuck off. Du coup, elle devrait être plus belle que jamais d'ici quelques mois.

Attention ça grouille de pakistanais dans le secteur, ils veulent tous te vendre des roses. Si tu déclines, ils insistent "I give you!". Hum, ça sent fort l'embrouille...



Toujours à pieds tu devrais ne pas mettre longtemps pour rejoindre la Piazza Navona, ultra célèbre placé ornée des sculptures fontaines de Bernini (Le Bernin).
Un peu touristique il est vrai, mais pleine de charme. Tu peux prendre un café en terrasse. Moi j'ai tenté le tiramisu romain. Persuadée que j'allais me délecter de ce dessert que j'aime tant, j'ai été surprise d'avoir sous la langue quelque chose de franchement pas fou.

Te balader au fil du hasard dans les rues adjacentes me parait être une expérience intéressante car outre le touriste, tu perçois le romain dans sa vie de tous les jours vaquer à ses occupations à l'ombre des rues étroites.




Tu ne devrais pas avoir de mal à tomber sur le Panthéon. On dit qu'il faut le visiter à midi, l'heure où le soleil se juxtapose parfaitement sur la lucarne de son toit. Mais si tu t'y connais un peu en voyages, tu sais bien qu'il est difficile de s'appuyer sur des considérations horaires, qui sont la meilleure façon de se priver du hasard des belles rencontres. Le Panthéon, c'est ce temple antique dévoué aux dieux romains, désormais réhabilité en église, connu pour sa solidité extrême. Sa coupole, la plus grande et la plus lourde de toute l'Antiquité fut bâtie avec tant d'ingéniosité que deux millénaires plus tard, elle ne montre toujours aucun signe de faiblesse.

Comme tu n'as certainement pas envie de te dessécher sur place par cette chaleur caniculaire, tu peux aller t'acheter une glace. Mais attention à Rome on rigole pas avec la glace. Parce que la glace en Italie, c'est une histoire de maître. Chaque année, les échoppes du pays se battent pour obtenir le label du "meilleur glacier d'Italie". Et comme ça ne nous intéressait pas trop de suivre qui fait quoi de mieux chaque année, nous on a opté pour la valeur sure, le Giolitti (via Uffici del Vicario, 40). Glacier très fréquenté car plutôt réputé et même visité par des célébrités (coucou Audrey Hepburn), l'abondant choix de parfums comblera tes papilles. Moi j’ai testé le framboise champagne, et j’ai vraiment eu l’impression d’avaler une coupe de champagne à la framboise.



Une des raisons de ce voyage à Rome, pour moi c'était aussi de croiser le pinceaux des grands maîtres italiens, ceux qui ont tant apporté à la peinture, qu'on étudie toujours en école d'art bien des siècles plus tard. Les plus belles oeuvres de ces peintres ne sont pas toujours abritée dans des musées. Particularité italienne : les grands tableaux reposent parfois dans les églises.

A deux pas du Panthéon, si tu t'intéresses un peu à la peinture classique, tu peux trouver sur ton chemin les traces de Caravage, à l'église Saint Louis des Français, où tu peux admirer l'incroyable technique chiascuro (clair-obscur) du redoutable Cavaliere sur son cycle de St Matthieu.




Puis direction le Musée Doria Pamphilj. Au sein d'un sublime petit bâtiment bordé d'une merveilleuse petite cours intérieure, son impressionnante collection de tableaux baroque/renaissance te plonge vraiment dans les vicissitudes de ces siècles. L'audio-guide, gratuit, très bien fait, raconté à la première personne par l'actuel héritier de la famille Pamphilj, t'explique de manière très vivante l'histoire de son domaine familial et des tableaux qui constituent sa collection. Tu pourras admirer du Caravage, du Raphael, du Titien, et surtout, la pièce phare du musée, le pape Innocent X de Velasquez. Seul bémol : interdiction de prendre des photos. Ta mère.

J'ai voulu voir ensuite la collection de la famille rivale, celle des Barberini. Et oui, entre eux c'était un peu à qui allait mettre son fils sur le trône papal et à qui allait pousser sa fille dans le lit de la lignée royale. Genre les Capulets et les Montaigus mais sans histoire d'amour.
Sauf que j'ai été très mal reçue, au Musée Barberini. Que l'accueil n'a même pas fait l'effort d'essayer de parler anglais. Et qu'en plus ils ne prenaient pas la carte bleue. Mec on est en 2014, t'es un musée d'envergure nationale dans la capitale d'Italie, y a des affiches et des panneaux partout dans la ville qui vantent la qualité de ta collection et tu prends pas la carte bleue ? Fuck off, je m'en vais comme une princesse, bastardi !


P E T I T  P R É C I S  D E  G A S T R O N O M I E  I T A L I E N N E 

Mais parlons repas, maintenant.
Comme tu le sais sans doute, l'Italie c'est le berceau des pâtes et des pizzas. Donc, si tu te dis que tu vas très bien manger en Italie, et bien tu n'auras pas tort.
On n'a pas trouvé la super adresse de la mort qui tue à te conseiller, mais dans tous les endroits où on s'est posés on a pu s'apercevoir que la cuisine est de qualité, si tu arrives à faire abstraction qu'à Rome les pâtes aldente, ça veut dire les pâtes presque crues. Genre ça se passe pas du tout comme ça à Florence.

Si tu n'as jamais essayé la Burshetta, (d'où tu sors, sérieusement ?) c'est le moment. Un basique à connaître pour cuisiner chez toi les soirs de grande disette alimentaire où tu n’as qu’une tomate dans le frigo et un bout de pain qui traine sur l’évier.

Rien n'est plus facile à Rome que de trouver un restaurant qui n'a pas trop l'air dégueu. Outre les trattorias familiales indiquées dans les guides, nous on a zoné partout, mais on retient la via Urbana, qui abritait un large panel de choix de bars et petits restos très sympas, plus ou moins conceptuels.

Niveau soirées, je n'ai malheureusement rien à te conseiller, je n'ai pas gouté à la nuit romaine, j'étais beaucoup trop fracassée.




Le troisième jour, il te faut te munir d'une itechnologie pour faire la réservation en ligne des musées du Vatican. L'avantage indubitable, c'est que c'est un billet coupe file. Ça peut paraitre inutile, surfait et stupide mais crois-moi, dans un endroit comme le Vatican, tu ne regretteras jamais le coupe file.

Pour être surs d'être à l'heure, nous on a pris le métro cette fois-ci. C'est pas glamour, le métro romain. Jamais vu un métro aussi sale. Le prix du ticket solo, c'est comme en France, 1,50€. Attention, les appareils te disent qu'ils prennent la CB, mais c'est faux, ils ne prennent pas TA CB. Il te faut te munir d'espèces. Tu dois descendre au Métro Ottaviano et marcher un peu.
Ca y est tu la vois la queue ? Elle fait 600 m ? Elle déborde même sur la route ? Et toi, tu as un billet couple file. Merci qui ?

Donc prépare ton plus beau sourire, parce que tu vas passer devant tout le monde.




Le Vatican en soi, c'est plutôt très petit, mais du contenu, il y en a.
Comme indiqué plus haut, je te conseille vivement de passer le portique du Vatican dans la matinée. Les visites ferment tôt dans l'après-midi, et il faut compter presque une journée pour visiter le Vatican.

Je te suggère de commencer par le Chiaramonti,  grande galerie de statues puis par le Pio Clementino, merveilleuse galerie abritant cours intérieures sculptées, cartographies abondantes, chambres entières ornées du pinceau de Raphaël (rien que ça !) et même les appartements des Borgias. Tu peux aussi te promener dans les jardins pleins de charme du Vatican, et une petite galerie abrite des collections modernes de grands maitres contemporains (Klee, Matisse, Botero...) s'exprimant sur le catholicisme.

Et puis, ATTENTION.
On entre dans la partie religieuse du Vatican. Les ennuis commencent.

Si tu connais un peu l'Italie, tu ne seras pas surprise. En tant que femme, ça va être plutôt relou pour toi. L'église est là pour te rappeler qu'il faut que tu te couvre car ton corps est impur : tu es une femme.
Il fait 38° dehors, mais ils ne veulent rien savoir. Bras couverts et robe jusqu'aux genoux exigés. Souvent en Italie, pour parer à ces absurdités, les églises te prêtent ou te vendent des tissu à enfiler pour pouvoir visiter sans être pris au dépourvu. Mais pas au Vatican.

Moi je suis passée en mode débrouille. J'ai du enfiler mes jambes dans ma veste pour ne pas offrir en pâture aux italiens la vue de mes cuisses. Devant cette preuve de bonne foi, le garde a pourtant trouvé le moyen de me dire que ça ne suffisait pas : au dos de ma robe, une entaille de 3cm2 laissant dépasser mon soutien gorge figurait toujours quelque chose d'indécent. J'ai vraiment vu le moment où j'allais me faire refoul du Vatican à cause de 3cm de mon dos. Heureusement, le cerveau de mon mec, révolté, est passé en mode système D. Et grâce à son sac à dos qu'il m'a fait enfiler, j'ai pu passer les contrôles de la Basilique St Pierre.

Accoutrée de la sorte, j'ai donc déambulé dans les églises et chapelles du Vatican. Au début tu te sens très très con, puis en croisant les autres touristes, tu vois bien qu'ils sont tous attifés comme toi et que nous avons tous l'air ridicule ensemble. Quelle vaste hypocrisie que l'église italienne. Qui peut se concentrer sur sa foi quand tout autour gravitent des hordes de touristes déguisés en clowns entre les murs de Dieu ?

On nous martèle que c'est un lieu de recueillement, même s'il y a 6 touristes au mètre carré et un brouhaha digne d'un autoroute. Ne songe même pas à dégainer ton appareil photo, tu te ferais sortir en deux deux par des bras musclés.

Mais rassure toi, même si c’est triste, il y a du progrès. Il y a 13 ans, en tant que femme, tu devais te couvrir le corps ET la tête, entrer munie d'un foulard, quoi. Y a peut être encore un peu d'espoir pour la religion, alors.

Nous arrivons à la Chapelle Sixtine. Il ne faut pas broncher, pas faire de grands gestes. Ici personne n'hésitera à te rappeler à l'ordre.

Est-ce que tu la vois, la création d'Adam ? Toute petite en haut, la haaaut ? On la voit trop mal, hein ? C'est tout petit et on voit rien, pas vrai ? Ben ouais. Mais tu acceptes les 25€ de droit de passage. Parce que c'est du Michelange, mon gars. Puis faut quand même avouer que c'est magnifique.
Moi, ça m'avait inspirée quand j'avais 13 ans. J'avais acheté une copie du tableau chez les bouquinistes de Paris et je l'avais patafixée sur le plafond de ma chambre. Ca avait tenu 3 jours. Et les tâches de patafix, 10 ans.

Si tu souhaites en savoir un peu plus sur les institutions catholiques, tu peux toujours un peu fouiller les pièces des musées, nous on est tombés sur le musée des transports papals, qui retracent les convois cardinaux, depuis le carrosse jusqu'à la papamobile. 

Il s'agirait maintenant d'aller voir la Basilique St Pierre. Depuis l'intérieur du Vatican, j'imagine que tu n'auras pas à faire la queue une seconde fois. Attention couvre toi bien, tu es une femme, ton corps est impur, tu connais la chanson.

Les dimensions du lieu sont saisissantes. J'ai adoré le baldaquin baroque signé Le Bernin, et la présence qui règne dans les lieux, qui seraient sans doute magiques, sans ces hordes de touristes accoutrés aussi ridiculement que toi (tous ensemble on pourrait organiser un défilé du mauvais gout). Mais par contre, c'est sale, dans la basilique. Tellement sale. Mets ta main sur le marbre. Elle reste collée. C’est vraiment moyen ça, les romains.   



Pour manger, le Lonely Planet te conseille une petite adresse derrière le Vatican, en marchant un peu. Le pizzarium. On te propose de la pizza au poids. Et une grande variété de choix niveau garniture. C'est beau, c'est bon, ça défonce. Mais le lieu est pris d'assaut (et oui, tout le monde achète le Lonely Planet) et il est impossible de s'y asseoir. Donc tu manges tes bouts de pizzas sur le pouce, en face de la vitrine. Glamour. Mais c'était tellement bon que tu as failli te manger des bouts de doigts.  




Moi je ne voulais pas quitter Rome sans voir de mes yeux vu l'Extase de Ste Thérèse, du Bernin. Parce que c'est grâce à cette statue que j'ai découvert le Bernin. Alors on l'a cherchée. On a un peu erré.
On s'est retrouvés Piazza de la Republica. Elle est bien cachée dans le fond de la nef d'une église, la Chiesa Santa Maria Della Vittoria. En hauteur, dans l'obscurité, on la voit franchement très mal. Mais tu peux payer 50cents pour l'illuminer. Grosse arnaque, ça dure 30 secondes.




Le dernier jour, on l'a consacré à la Villa Borghese. J'ai regretté de l'avoir choisi à la place de la Villa d'Este, qui a mon avis est un choix plus judicieux, même s'il se trouve en périphérie de Rome. Tu peux compter environ plus d'une demi journée pour visiter l'ensemble du domaine Borghese.

La villa Borghese, c'est une très vaste étendue qui se trouve sur les hauteurs d'une des sept collines de Rome. Le lieu regroupe un ensemble de parc, d'institutions culturelles et de Musées dont les très réputées Galeria Borghese et Villa Medicis.




Pour monter à Borghese, on a traversé la ville à pied, le long d'une longue artère en pente, bordée de petits magasins pour touristes, parfait pour nos shops de dernières minutes. Le point de vue panoramique est plutôt saisissant et la balade agréable, ombragée.

La villa Borghese de Rome, c'est l’équivalent des Jardins du Luxembourg de Paris. En beaucoup, beaucoup plus grand. On y trouve de belles allées ombragées, avec un lac au milieu, des cycles à louer pour en faire le tour. Le jardin se partage en plusieurs parties, plus ou moins pittoresques. Mais l'intérêt principal du lieu, c'était quand même la Galleria Borghese, le plus impressionnant des musées romains. Boticelli, Raphael, Rubens, Véronèse, Le Bernin, Le Caravage... Tous les grands tableaux de la Renaissance (en dehors de ceux de la Galerie des Offices de Florence), tu peux les trouver là-bas. Manque de chance, plus aucune place n'était à la vente, le musée affichait complet pour la journée. Great. In-cro-ya-ble. C'est possible ça, un musée sold out ? C'était vraiment, mais vraiment la déception.



Du coup, on s'est rabattus sur la Galleria Nazionale d'Arte Moderna, toujours dans la villa Borghese.

Comme son nom l'indique, le musée d'art moderne expose des toiles de l' époque impressionniste jusqu'à nos jours, avec une collection très restreinte d'art contemporrain (le MACRO, le musée d'art contemporain de la ville, couvre davantage cette période de l'Art). Y figurent de nombreux artistes, italiens pour la plupart, mais aussi une belle collections d'oeuvres internationales de Cézanne, Klimt, Van Gogh, Miro, Modigliani, Kandinsky, Rodin, Klein, Duchamp...

A l'entrée, l'impressionnant par terre de miroir brisé nous a autant plu qu'impressionnés. Certains tableaux m’ont bluffée. Bref, très bonne galerie avec des toiles de qualité, je recommande.

A quelque pas de la se dresse la Villa Medicis, qu'on a malheureusement pas eu le temps de visiter. La Villa Medicis c'est l'académie française de Rome, ancienne institution qui hébergeait les lauréats du prix de Rome, une prestigieuse bourse décernée aux talentueux étudiants en Art, afin qu'ils viennent se former en Italie.

Au fond, la visite de la Villa Borghese, bien qu'agréable, ne m'a pas beaucoup impressionnée. Je me dis que la villa Borghese est plus susceptible de séduire les gens peu habitués aux paysages méditerranéens. Moi je me suis un peu sentie chez moi, mais à plus grande échelle.


C O N S E I L  &  G R A N D  R E G R E T  :  L A  V I L L A  D ' E S T E 

A titre de visite plus foudroyante, je te conseillerai plutôt les grandes fontaines de la Villa d'Este, dont j'avais raffolé  à 13 ans. La villa d'Este, chef d'oeuvre Renaissance à Tivoli (30km de Rome) vaut largement plus le détour, accessible pour peu de frais en une heure de transports en commun. Plus d'informations {ici}. 



Pour regagner le centre ville de Rome, nous on est sortis de la Villa Borghese par la via Washington et on a rejoint la très fameuse Piazza di Popolo.
Je n'ai pas trouvé les via Condotti et via del Corso, grandes rues du luxe, très grandioses, pour la capitale du pays des grandes marques Gucci, Dolce Gabana, Versace, Valentino et Prada.

Tout naturellement, nous sommes tombés sur la Piazza di Spagna, malheureusement sans fleurs et sans eau, car en rénovation et pleine d'échafaudages. Encore. Déception. T'auras de la chance, toi, si tu y vas d'ici quelques mois. La ville sera remise à neuf. Aller, tu jetteras une petite pièce dans une fontaine en pensant à moi ?

Ce voyage à Rome touche à sa fin. Il est déjà l'heure d'aller chercher les valises et de rejoindre l'aéroport.

Je dirais que je garde une impression très éparse de mon séjour romain. Rome, une ville que je visitais pour la deuxième fois, malgré son charme inoui, ne me fait jamais l'effet d'un coup de coeur. Cette fois-ci moins que les autres. Avec tous les monuments mythiques cachés sous les échafaudages, on était tentés de lancer un hashtag sur intagram, se disant que la municipalité romaine aurait peut être la courtoisie de nous offrir un autre voyage à Rome pour nous dédommager de cet affront touristique.

On le sait, la vraie capitale d'Italie, c'est Florence. A croire que l'âge d'or de l'Italie ce ne serait pas l'Antiquité, mais plutôt la Renaissance.

Toujours est-il qu'il est très agréable de déambuler dans les rues d'Italie. La capitale romaine regorge de délices et splendeurs à se mettre sous les yeux et sous la dent. Les amateurs d'art classique la trouveront particulièrement à leur gout.

Mais souviens-toi. C'est pas pour rien que dans le mot "romantique", il y a Rome. C'est pas moi qui le dit, c'est étymologique.

Va visiter cette ville avec quelqu'un que tu aimes.

                           
  A  V I S I T E R  

- le quartier du Trastevere
- la Villa d'Este
- la Villa Adriana
- la gallerie Borghese
- le Musée Barberini
- prendre en photos le Capitole






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