Andy Warhol, "Time capsules"

23 janv. 2015







Certains ont du se dévisser la tête en croisant les affiches dans la ville. Andy Warhol à Marseille. Incroyable et surprenant. La ville change, les enfants. Indéniablement.

Du 6 décembre au 12 avril cette saison, les Time Capsules de Warhol s’exposent au [mac] Marseille.
Alléchant.

Les Time Capsules de Warhol, ce sont des cartons, entreposés dans sa Factory, que l’artiste aimait à remplir de tout ce qui trainait sur son bureau. Articles de journaux, cartes postales, bouquins, photos, courrier d’amis, objets amassés pendant des années… Ses milliers de documents mis bouts à bouts en 13 ans forment pas moins de 600 capsules, à partir desquelles il est aisé de recomposer les influences de ce cher Andy.

Prêtés par le Musée Warhol de Pittsburg, les huit Time Capsules choisies pour l’exposition marseillaises sont pour la plupart inédites en Europe. Big up Marseille !

Accompagnées de quelques morceaux de ses sérigraphies les plus connues, l’univers de Warhol se dessine entre les murs, véritable reflet d’un air du temps et d’une personnalité artistique que les commissaires de l’exposition ont choisit de placer sous un fil conducteur musical : Les Time Capsules sont mises en corrélation avec les chansons « Songs for Drella », écrites à l’occasion du concert posthume en hommage à Warhol par Lou Reed et John Cale.


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Veritable exposition succès, à croire qu’il suffit de brandir le nom Andy Warhol sur des pancartes pour ramener du public, je me risquerai à dire que si tu viens de loin, tu risques justement d’être déçu de t’être déplacé, cher visiteur. En soi le prix n’est pas exorbitant, pour 5 petits euros tu as accès aux Times Capsules de Warhol et au renouveau certain de la jolie collection permanente du [mac] Marseille. 

Si tu t’y prends de manière lente et langoureuse, les Time Capsules peuvent te durer une bonne partie de ton après midi. Dans le cas contraire, prévois d’aller boire un café, parce que les fouillis de papier sous verre ça ne séduira que les fans de la première heure ou les plus curieux d’entre nous. Au niveau des chansons de Lou Reed, il est à déplorer de mon point de vue que les "Songs for Drella" n’ont rien de très mélodieux en soi, et que les paroles sont plutôt cheloues, rien à voir avec la qualité de Walk on the wild side.

Mais, si tes connaissances sur le personnage de Warhol sont limitées, tu risques d’apprendre beaucoup de choses. En dehors du fait que le mec s’achète un hotel particulier à trente ans, son sens de la mise en scène, tapageur, lui vaut de se faire tirer dessus, ainsi que sur ses œuvres à plusieurs reprises. Et ses fans, très nombreux, rivalisent en mièvreries pour lui apporter du soutien par le biais de plusieurs kilos de courrier. D’ailleurs son petit surnom, Drella : un amalgame de Dracula et Cinderella. Adorable.

Le génie de Warhol, ce sens de l’image et cette volonté minimaliste voire simpliste, c’est le génie de la paresse et du star-provoc-system. Warhol vend son lifestyle. Warhol c’est instagram avant l’heure. Quand Warhol dessine ou peint, Warhol se viande (cf sa série "Flowers"). Quand Warhol, graphiste de formation, retouche, imprime, superpose et multiplie, c’est simple et magnifique : ça donne ses lettres de noblesse à la sérigraphie.

Arme toi donc de patience. Car il t’en faudra pour t’imprégner profondément de ces Time Capsules. Moi je te conseille d’avaler une biographie warholienne avant. Histoire de mieux faire le lien entre les phases de création de l’homme et les évènements de sa vie. 




Andy Warhol Time Capsules
6 décembre 2014 – 12 avril 2015
[mac] musée d’art contemporain 69, avenue d’Haïfa – 13008 Marseille

Exposition ouverte du mardi au dimanche de 10h à 18h


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