Loin de la foule déchainée

5 juin 2015




Gros coup de coeur de l'année. 
Film américano-britanique (c'est pour ça !), très belle oeuvre qui fait la part belle aux images, à la beauté d'une époque, truffée d'instants poétiques.

Epoque victorienne, loin des sirènes de Londres, en pleine campagne anglaise, dans la région de Dorset. Bathsheba, femme forte, libre et indépendante, particulièrement moderne pour son époque, attise les passions auprès des hommes (extraordinairement balourds à cette époque, disons-le), mais n'en a que faire, occupée à se tailler une place de renom dans le petit monde de l'agriculture. Revirements de situations au rendez-vous.

Opter pour une adaptation d'un chef d'oeuvre de littérature, c'est toujours plus ou moins l'assurance de passer un bon moment. Mais cette fois-ci plus qu'une autre. L'esthétique du film, ses images, depuis les paysages en passant par les costumes, sont à couper le souffle. La bande originale reste en tête un long moment, et j'ai très, très, très envie d'aller dans le Dorset passer le reste de ma vie  mes vacances cet été.


Loin de la foule déchainée, c'est un tableau. Portraits de gens, portrait d'un lieu, portrait d'une époque, portrait d'un pays. Immersion totale dans la ô combien parfaite culture anglaise traditionnelle, au fil des saisons.

Tout y est parfaitement crédible. Aucun cliché. Les personnages, les situations, tout est touchant.


ATTENTION, JE SPOILE. 
(surligner si envie de lire)

Le sort particulièrement triste de l'éconduit Michael Sheen, l'homme le plus touchant de l'histoire. 
On aime autant qu'on hait le ténébreux Sergent Troy, tout en nuance, sous son uniforme écarlate (et honnêtement Bathsheba, on se serait toutes faite avoir, t'inquiète pas). 
Même les hommes auraient envie d'épouser le très beau gosse patient Mr. Oak, un doux mélange de gentillesse, de bienfaisance, d'espièglerie, d'intelligence et de fierté.  
Et tous ceux qu'on a eu envie de tarter, savent à un moment nous toucher. Magie de ce film à mes yeux.   
Quant à Bathsheba, impossible de ne pas tomber sous son charme de femme libre glissant comme une feuille au sein d'une société pourtant très largement corsettée. 

Moi j'ai découvert Carrey Mulligan dans ce film (que j'avais détesté dans Gatsby, Drive et Shame). Femme de talent. Interprète de rôles très variés. Et même chanteuse, les enfants. Elle signe magnifiquement à elle seule la british traditional folk ballad Let no men steal your thyme.
Big up pour Carrey Mulligan !

Loin de la foule déchainée, c'est le triomphe d'une doublette de Thomas.
D'abord Thomas Hardy, l'écrivain, que je vais m'empresser de découvrir plus amplement.
Et Thomas Vinterberg, le réalisateur du film, dont là, maintenant, tout de suite, c'est sûr, je regarderai tous les films.

Bref. Très, très, très beau film. A voir absolument.
Quelqu'un qui en parle bien mieux que moi : ici 

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