Le lac de Serre-ponçon. Une gigantesque étendue d'eau dans les Hautes Alpes. La beauté des grands espaces. Un petit air de contrées canadiennes, un peu du charme des fjords nordiques et l'évidente filiation des paysages suisses.
Et pourtant, ce paysage atypique, ce n'est que la France, pas bien loin de chez nous.
Serre-ponçon, on y allait souvent avant, parait-il. Je ne m'en rappelle plus. Mais Papy adorait l'endroit. Il en parlait tout le temps.
Il nous expliquait le barrage. Il nous parlait de la Durance, la rivière nourricière du bassin de notre côté des Bouches-du-Rhône, celle qui nous tient éloignés de la sécheresse. Quand le niveau de la Durance est en baisse, les inquiétudes fleurissent dans la région. Ses crues ont cessé de dévaster les terres, notamment avec la construction du barrage de Serre Ponçon.
Serre-ponçon, ses jolis tons de vert d'eau, c'est probablement beau en été, aussi. Mais rien n'aura jamais le charme du manteau de neige hivernal et des couleurs feutrées du ciel nuageux.
De ces instants privilégiés, de cette série de photos, je retiendrai l'immense sensation de plénitude ressentie face aux éléments. Le bonheur insufflé droit dans la poitrine que sait me procurer un paysage d'hiver.
La magie de la saison, c'est aussi son silence. Très bel instant de vie à chérir.
La route de Serre-Ponçon la plus facile se prend depuis Tallard. Situé à une trentaine de kilomètres de l'aérodrome, c'est un peu "tout droit vers le fond de la vallée".
Cartographie :
Deux voies possibles : le passage par Chorges et le passage par Espinasses. Privilégier le passage par Chorges pour un point de vue plus direct et rapide.
La route d'Espinasses, plus longue mais moins fréquentée, donne un accès moins direct au barrage mais a le mérite d'avoir sur sa route plusieurs coopératives agricoles qui propose en vente directe de bon fruits et légumes locaux.
Points de vues :
Si la route du côté Ouest n'a rien de pittoresque (route à grande vitesse), elle offre l'avantage d'être la plus rapide. De nombreuses aires sont accessibles en marge du goudron, depuis lesquelles le point de vue sur le lac de Serre Ponçon vaut le coup d'oeil.
La route de la rive Est, étroite, pleine de virages et de reliefs accidentés, est réputée pour être interminable et nécéssite d'avoir le coeur bien accroché.
Très impressionnant en terme de proportions, avec son mur de roches aux dimensions gigantesques, on se sentirait presque parti pour s'immerger dans l'univers de Game of Thrones avec son mur, sa garde de nuit et ses sommets enneigés.
Le barrage n'est malheureusement pas visitable, l'accès étant fermé au public. On ne peut qu'emprunter sa route étroite qui serpente dans les hauteurs pour espérer surplomber sa vue.
Si tu es actionnaire EDF, peut être pourras-tu t'octroyer la faveur de pousser les portes de la centrale électrique : le groupe EDF organise souvent des événements artistiques et culturels dans ses complexes hydrauliques.
- rive Ouest, depuis les hauteurs de l'Eglise Saint Michel : un joli point de vue global.
- rive Ouest, depuis une aire de pique-nique : avec sa vue sur la chapelle. L'îlot Saint Michel est un des sites les plus photographiés des Hautes Alpes.
- rive Est, depuis les kilomètres aux alentours de Savines-le-lac : plus de silence et de paix, moins de passage, aspect plus sportif et plus sauvage.
- le barrage : accès difficile et vue que sur le barrage, mais le gigantisme est au rendez-vous.
Serre Ponçon, c'est sur la route des grandes stations. Briançon, Embrun, Serre Chevalier, Montgenèvre... Tous empruntent la même route pour aller skier. Aussi, la pire idée du siècle est sans doute d'emprunter cette route un samedi des vacances scolaires. Embouteillage sur des kilomètres assuré.
Mais surtout, attention à la présence accrue de chenille processionnaires, ce fléau régional arbitrairement protégé par l'écologie départementale. Du fait de sa toxicité urticante très élevée, la chenille processionnaire est une vraie saleté qui empoisonne les forêts de la région et représente un danger pour les promeneurs. Un chien qui avale une chenille en meurt la plupart du temps. Pour rappel, une chenille processionnaire sur ta peau et c'est des marques urticaires à vie, comme par exemple sur le cou de mon oncle, dont une tomba un jour dans le col de sa chemise.
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