Tourisme de masse, clichés romantiques et pigeons par milliers : Peut-on encore visiter Venise ?

16 juil. 2018






Paysage de carte postale, vu, vu et revu. Ses gondoles et ses masques ? Célèbres de par le monde entier. A peu près aussi populaire que Paris, Venise est une des destinations touristiques les plus prisées de la planète, pour le charme inégalé de sa vie sur les eaux.

Pourtant, Venise souffre aujourd'hui d'une piètre réputation.

Au coeur du problème : le tourisme de masse. Les américains, qui sont nombreux à l'arpenter. Les européens qui profitent des vols low cost, dont les français, très présents dans la ville. Les groupes de touristes asiatiques, à tous les coins de rue. Sans parler des croisiéristes, qui débarquent à quai pour la journée et se précipitent sur la place San Marco pour tout visiter frénétiquement.

Chaque jour à Venise, on croise dans les rues un vénitien pour trois touristes. 30 millions de touristes débarquent par an pour fouler le pavé de la cité des eaux. Et si chaque touriste devait demander à un vénitien la direction de la place San Marco, chaque vénitien serait interpellé 1 fois par jour sur toute l'année pour répondre à cette question !

La ville s'enfonce désormais sur ses fondations, notamment à cause des nombreux bateaux de croisières qui accostent dans la lagune. Le niveau de la mer qui monte à cause du réchauffement climatique n'aide pas non plus. Menacée de tous bord, Venise, fragilisée, accueille pourtant encore et toujours plus de touristes qui viennent grossir les rangs et frapper les pavés d'une ville dénaturée par leur présence, si bien qu'on parle désormais d'un effet Disneyland. 

A entendre toutes ces données et tout ces témoignages, Venise aurait tout d'un enfer.



Alors, concrètement, on est en droit de se poser la question : 
Peut-on encore visiter Venise en 2018 ?
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Aussi incroyable que cela puisse paraitre, la réponse est : OUI !

Venise reste un joyau culturel, architectural d'une beauté sublissime. A cheval entre l'influence occidentale et orientale, on y croise un patrimoine artistique aussi rare que différent.

N'importe laquelle de ses rues possède le charme si typique, si pittoresque de celle qu'on appelle pour une raison la Sérénissime. Concrètement, il est encore possible de profiter et de découvrir la ville en s'écartant des ravages du tourisme de masse. De plus, certains quartiers, eux aussi sublimes, encore préservés, déploient toujours leur charme authentique.

En fin de compte, il est peut être même urgent de visiter Venise, avant que son accès ne soit restreint voire interdit aux visiteurs, une mesure qui sera forcément prise un jour ou l'autre, compte tenu des ravages du tourisme de masse.

Pour ma part, j'avais déjà visité Venise. C'était pendant le carnaval, en hiver. J'avais 15 ans et peu de culture artistique. La ville débordait déjà de touristes et j'avais trouvé ce voyage étonnant.

Venise n'a jamais été un coup de coeur pour moi. Trop méridionale et trop Renaissance pour mes gouts plus adeptes du sombre et du mystérieux. Mais il faut avouer que la ville est extraordinaire, la visite fascinante et la vue à couper le souffle.






Venise Pratique

C O M M E N T  A L L E R  À  V E N I S E ?
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Partir à Venise, c'est la facilité même. Ryanair, Easyjet, Vueling, Volotea, Transavia... Toutes les compagnies low cost proposent des vols depuis de nombreuses villes de France.

Pour ma part, j'ai choisi Easyjet, la seule compagnie qui affrétait depuis Marseille. La compagnie propose des billets pour moins de 50€ aller/retour. De notre coté, on a fait face à un sacré problème rapidement résolu : l'annulation de notre vol, une première. Pour des raisons indépendantes de sa bonne volonté (grève des controleurs aériens à Marseille), Easyjet a bien répondu à ma débrouillardise et nous a immédiatement transférés sur le vol Nice/Venise de la même journée.

Il y a deux aéroports à Venise. Trévise et Marco Polo. Depuis Marco Polo, il faut prendre la navette, l'ATVO qui pour 15€ A/R dépose ses passagers en moins de vingt minutes à la Piazzale Roma, les portes de la ville. C'est a Piazzale Roma que tout véhicule se gare et que commence l'entrée dans la capitale des eaux.


Q U A N D   P A R T I R  À  V E N I S E ?
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Grande question. Déjà, tu peux faire un croix sur l'été, la saison la plus détestable à Venise. Les touristes y fourmillent toujours plus nombreux dans une chaleur à creuver.

En Février, pour le Carnaval de Venise ce ne sera pas beaucoup mieux question touristes. Très prisé, le Carnaval brasse beaucoup de monde, bien qu'il valle largement le coup d'être vécu à cette période.

Tu peux essayer de partir en Janvier, comme le font de nombreux voyageurs en ce moment, ( Juliette du blog Je ne sais pas choisir. {ici})
Pour ma part, je suis partie fin Mai, déjà en pleine saison. Les touristes étaient déjà nombreux et très présents, mais rien d'insurmontable.

L'intérêt de partir à Venise, c'est aussi de visiter ses biennales. Courantes et se tenant plusieurs mois sur une grande partie de l'année, la tenue d'une biennale peut aussi être un critère en terme de choix de dates.

Phénomène à prendre en compte : les Aqua Alta, la montée des eaux qui peuvent inonder la ville jusqu'à 30 cm généralement entre mi-septembre et mi-avril. Plus d'explications sur le blog de Laura en Voyage {ici}. Pour ma part, j'ai plutôt l'impression que l'aqua alta rajoute du charme à Venise. J'essaierai donc pour mon prochain voyage d'y aller en période d'acqua alta.


C O M B I E N  D E  T E M P S  P A R T I R  À  V E N I S E ?
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Vaste question. 2 jours pleins minimum. Idéalement, 3-4 jours. Bien que riche de beaucoup de choses à voir, Venise n'est pas très grande et tout est à côté. A moins de vouloir ratisser les bas fond de l'histoire ou de vouloir passer au peigne fin la lagune, 5 jours me semble un grand maximum pour visiter Venise.


L E  P O R T E  M O N N A I E  A U R A - T - I L  M A L ?
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Curieusement, non, pas tant que ça. Le coût de la vie en Italie, légèrement en dessous du coût de la vie en France, présente l'avantage de revenir moins cher en terme de restaurants. Trattorias et autres lieux typiques proposent des plats aussi copieux que délicieux à une dizaine d'euros (hors tarif des couverts) et une multitude de petits sandwitch typiques se dégustent pour une poignée d'euros. Le logement n'est pas non plus hors de prix et les tarifs de visites sont raisonnables.
Rien à voir avec ce qu'il faut débourser pour un voyage au Royaume Uni par exemple.





Et sinon
O Ù   D O R M I R   À  V E N I S E  ?
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On ne manque pas de choix d'hébergements à Venise. Très touristique, le problème est même sacrément étudié dans la ville : la recrudescence des Air BnB et la hausse du prix des loyers est en train de pousser les vénitiens hors de la ville.

Quand j'avais 15 ans, par soucis d'économies, on avait dormi sur l'île du Lido, une option qui ne présentait pas grand intérêt compte tenu du temps (et de l'argent) perdus quotidiennement dans les transports. Le truc à éviter, c'est aussi de dormir à San Marco, pour le tarif exhorbitant et le bruit occasionné.

Du coup, je te recommande plutôt de dormir à Cannaregio ou a Castello, des quartiers calmes, pittoresques, à deux pas du centre et de ses animations. L'idéal est même de dormir à la jonction des deux quartiers. A tester, dans le Dorsoduro, aussi.

Parce qu'on était 5 et qu'on avait besoin d'espace, on a choisi cet Air BnB {ici} qui était franchement bien situé, joli et neuf, très correct au niveau du prix, et présentait l'avantage de ne pas demander de caution.



C O M M E N T  S E  D E P L A C E R  À  V E N I S E ? 
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L'originalité de Venise, c'est bien sur l'inexistence des voitures, des vélos, ni du moindre système de roues. Tout se fait à pieds ou sur l'eau.
Prévois de bonnes chaussures parce que tu peux être sûr d'une chose : tu vas marcher. Beaucoup, beaucoup marcher.

Attention : prends le temps de te pencher sur la carte de la ville. Pour la traverser de part en part à pieds, il n'y a que 2 possibilités : passer par le Pont du Rialto ou le Pont de l'Accademia, les deux seuls ponts qui relient les deux îles de Venise entre elles.

Pour rallier les grandes distances, il y a toujours moyen de prendre le service de "bus" local, le vaporetto. Plusieurs lignes de vaporetto passent souvent dans les grandes artères, situées pour la plupart le long du Grand Canal.

Le ticket solo est à 7,50€, et le pass à la journée coute 20€.Inutile de prendre un pass par jour. Nous on s'est servies des 24h du service pour le faire courir sur deux journées, ce qui nous a valu un grand gain de temps et d'argent. Avantage : il s'agit du même ticket pour aller visiter les autres îles de la lagune.



P E U T - O N  V I S I T E R  V E N I S E  A V E C  U N E 
 A L G O D Y S T R O P H I E  D E  L A  C H E V I L L E  D R O I T E ?
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Euh, non. Concrètement, Venise est le pire piège imaginable pour qui a mal à la cheville.

La ville n'est vraiment pas grande, chaque coin de rue est une merveille et les distances sont toutes petites, mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, on marche beaucoup plus à Venise qu'ailleurs.

Les petites rues qui serpentent sont un vrai dédale, on s'y perd aisément, et ce qui devrait prendre un quart d'heure finit par prendre plutôt 35 min. On marche en moyenne trois fois plus que ce qu'il faudrait, il y a des dizaines de ponts à escalader et il n'est pas si facile que ça de trouver de belles chaises en terrasse pour se reposer.

Pour ma part, vaillante et en fin de maladie, je suis rentrée salement amochée de Venise.

→ La suite du voyage : {ici}




Et puis
V O I R  A U S S I 

  Un week end à Venise : carnet de bord




Et sinon
L E  G U I D E  A  I M P R I M E R 

Tu peux télécharger en condensé 
mon guide de Venise {ici}



B O N U S 

Une somptueuse video qui illustre bien les charmes de la Sérénissime.


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