Il s'agit là d'un DIY du confinement. Les jours étant longs et les occasions de sortir la tête des écrans (mon principal écueil pour ce confinement) assez minimes,j'ai ouvert mes cartons, rassemblé mon matériel de crafting et j'ai baissé les bras. Il fallait se rendre à l'évidence : quand on est pas du genre à stocker et qu'on a laissé le gros de son matériel chez ses parents, les options sont réduites point de vue possibilités de DIY.
Comme il n'était pas question de commander quoi que ce soit en ligne en cette période de pandémie, je me suis dit qu'il était temps de faire fonctionner la maxime qu'on nous a souvent répété en école d'art : au plus les options sont réduites, au plus la créativité fonctionne. Soit.
J'ai donc fini par trouver une idée. Disons plutôt qu'une image bien précise a surgit dans ma tête. Un peu comme si mon inconscient s'était dit que j'avais besoin d'un marque page visuellement plus satisfaisant que le bout de journal déchiré glissé entre les pages de ce énième livre entamé (lire quatre livres en même temps, encore un écueil du confinement).
l e m a t é r i e l n é c e s s a i r e
pour faire ce DIY :
- un support en papier (ici c'est le dos publicitaire d'une pochette de stylos Tiger, mais il est possible de tailler cette forme 4,5cm x 15,5 cm dans du papier épais, 200g au minimum)
- deux couleurs en peinture (ici de l'acrylique : un gris de payne et un aloe green, mais ça fonctionnera probablement aussi avec de la gouache fine)
- du vernis (ici du medium transparent acrylique Søstrene Grene)
- deux bobines de fil de coton aux couleurs bien choisies (ici des bobines Action)
- du papier journal pour ne pas salir son plan de travail
- une perforatrice de type bureau (celle qu'on utilisait quand on était petits pour faire des confettis)
- des pinceaux (un épais et un fin)
- un crayon à papier et une gomme
l e s p r é c a u t i o n s
si vous utilisez de la peinture acrylique :
- La peinture acrylique sèche et durcit rapidement. Comme il s'agit d'une peinture à base de plastique, préférez une palette improvisée pour aposer la couleur, l'acrylique en séchant ayant tendance à devenir aussi dure que du plastique, c'est un cauchemar à nettoyer.
- La peinture acrylique abime facilement les pinceaux : trempez-les donc dans l'eau tout de suite dès que vous ne vous en servez plus
Le DIY est d'une simplicité de haut niveau.
E t a p e 1 : peindre les supports
A l'aide du gros pinceau, il suffit de peindre la surface du support en papier. Enfin "suffit", la tâche n'est pas toujours facile, faire des aplats parfaits n'est pas de tout repos. Si vous utilisez de l'acrylique, veillez à ne pas vous servir de la couleur à même le tube. Le résultat est nettement meilleur en mélangeant la couleur avec un peau d'eau, jusqu'à l'obtention d'une pâte crémeuse proche du yaourt bulgare. Une fois la première face séchée (probablement au bout une dizaine de minutes), procéder à la seconde face.
E t a p e 2 : perforer
Le support étant sec, l'étape suivante consiste à perforer le marque page, bien centré, pas trop proche du bord, mais pas trop éloigné non plus. Moi je le fais à l'oeil, mais mesurer est sans doute une meilleur idée.
E t a p e 3 : le tracé
Une fois qu'on a une bonne idée d'où se situe le trou, on peut commencer à placer son motif. Je le dessine au crayon afin d'avoir une guideline et de vérifier l'efficacité de la composition. Ici j'avais pensé à un oeil, mais rapidement, je me suis rendue compte que la composition était bancale, mal répartie sur la surface dont je disposais. Du coup je l'ai renforcée avec ces deux autres formes curvilignes.
E t a p e 4 : peindre le motif
A l'aide du pinceau plus fin, peindre le motif par dessus le tracé au crayon. Niveau précision, ce sera probablement compliqué d'obtenir un résultat parfait. Mais l'idée ici n'est pas d'avoir un résultat pro à exhiber sur instagram, mais plutôt de prendre plaisir à faire un modeste petit quelque chose de ses mains pendant le confinement. Ne vous prenez pas trop la tête, ce n'est qu'un premier essai dilettante de marque page, on est confinés, on veut juste souffler un peu, bordel !
Une fois la peinture sèche, il est important d'effacer les traits de crayon qui persistent, sans quoi le vernis les figera dramatiquement dans le marbre. Utiliser la gomme sur l'acrylique n'endommagera pas la peinture, mais veillez tout de même à faire preuve de délicatesse dans vos mouvements.
E t a p e 5 : appliquer le vernis
Une fois les pelures de gomme bien dégagées de la surface, c'est le moment de vernir son marque page. Cette étape est une des plus délicates. Une couche de vernis mal posée peut venir flinguer le résultat. Le mieux c'est de charger le pinceau de medium et d'effectuer des gestes amples sans revenir dessus. Il est possible aussi de se servir du pinceau mouillé, de le tremper dans le medium et de recouvrir la surface : la nouvelle couche va montrer des signes d'hydrophobie (est-ce le bon mot ?), et si on l'essuie tout de suite avec du sopalin, on arrive aussi a quelque chose de satisfaisant, moins épais et plus mat. A vous de voir. Force et courage.
E t a p e 8 : réaliser le tassel
Dernière étape, le tassel, charme principal de ce marque page. Comme pour réaliser un pompon, ce n'est vraiment pas sorcier. J'ai d'abord coupé un fil de ma bobine, d'une longuer de 8cm ou quelque chose du genre. Je l'ai fait passer à l'intérieur du trou dans le marque page et j'ai d'abord fait un premier noeud. Pour la suite, je me suis aidée de cette video, et j'ai piqué l'idée brillante d'une autre video, à savoir cacher le noeud sous la recourbure du tassel.
Pour obtenir cette épaisseur et cette longueur, j'ai fait vingt fois le tour de mes doigts, et j'ai choisi comme mesure les deuxièmes phalanges de mes deux doigts.
Et voilà. Il ne reste plus qu'à glisser son marque page entre les pages de son livre du moment. Loin d'être une oeuvre d'art, vous ressentirez peut-être comme moi une satisfaction supplémentaire à la lecture, vos doigts posés sur un marque page fait de vos propres mains.
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