Hommage à Gilbert Garcin, photographe de l'imaginaire

11 juin 2020




Et donc, au détour d'une promenade sur internet, j'ai appris la mort d'un grand Monsieur pas très connu - un marseillais qui plus est - que je classe haut dans les influences de mon panthéon visuel.

Monsieur Gilbert Garcin m'avait décollé la rétine aux Rencontres d'Arles. J'avais trouvé ses photos sublimes, hautement inspirantes, d'une qualité rare. Un univers poétique et onirique, profondément intelligent, qui m'avait gravé pour toujours ses images dans les yeux.






S'il s'est mis à s'intéresser à la photo, c'est un hasard. Monsieur Garcin ne s'était jamais lancé dans une pratique artistique avant l'âge de sa retraite. Toute sa vie, il l'avait passée entre La Ciotat et Marseille, où il dirigeait une entreprise de luminaire. Familiarisé avec les contraintes de l'éclairage, c'est un stage aux Rencontres d'Arles qui lui fait découvrir le photomontage.

La technique l'enthousiaste, et lui ouvre les portes d'expression de son propre monde. Dans ses photos, il se met lui-même en scène, parfois en compagnie de sa femme, qu'il scénarise en noir et blanc, n'ayant aucun scrupule à se débarrasser de la couleur, cette donnée qui n'apporte rien à son petit univers tour à tour poétique, philosophique ou farfelu, souvent surréaliste.








Toujours très graphiques, ses photos posent un regard sensible et intelligent sur des thèmes universels, tels que l'amour, le temps, la mort, la vie, la solitude, le couple, l'image de soi, la gloire...

En seulement vingt ans, Gilbert Garcin aura produit plusieurs centaines d'images exposées dans de nombreux pays. Si son travail ne lui a pas valu de têtes d'affiches, ni la renommée auprès du grand public, il reste aujourd'hui une référence dans la création photographique contemporaines.







Gilbert Garcin est mort ce printemps à Marseille, en pleine pandémie du coronavirus. Il s'est éteint à l'âge de 90 ans, le 17 avril 2020, paisiblement dans son sommeil. Son décès n'a pas fait les gros titres, survenu quelques semaines avant celui de Christo.

Arte lui a consacré un joli documentaire au titre évocateur, Tout peut arriver, à regarder {ici}.




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