Nostalgie d'hiver : parfums polaires & souffle glacé

13 août 2021

 



Un de mes grands plaisirs, une de mes plus grandes voluptés, c'est toujours d'aller voir la neige, au moins une fois par an. J'y puise une énergie, une esthétique, un souvenir, une alcôve mentale qui me nourrit toute l'année, pour le prochain cycle des saisons. Gravé dans ma rétine, dans ma gorge et mes autres sens, c'est cette image, cet instant suspendu qui parfois m'évade, m'aide à souffler, me repose lorsque tout va mal, lorsqu'on suffoque en été. Ces escapades m'aident à relativiser : rien ne sera bien grave tant qu'il y aura l'hiver, la neige enveloppante, les bois glacés d'air pur des montagnes.

 

L'hiver, un éternel réconfort pour les gens comme moi. Nous ne somme pas nombreux et profondément incompris, mais en hiver, c'est un peu comme si le temps se teintait d'un filtre, apte à tout magnifier. 

L'hiver, c'est l'harmonie, la volupté, le silence et la béatitude. Cette saison qui nous nourrit plus qu'une autre à nous, les grands contemplatifs. Et comme chaque année en hiver, l'envie me pousse, de sous les ongles jusqu'aux tréfonds de la gorge, d'aller voir la neige. Car une saison d'hiver sans voir la neige, c'est une année ratée, me crie mon corps, et j'aime (de plus en plus) à lui faire confiance. 


Nous nous passerons de commenter le contexte encore très covid du moment : jeu de cache-cache avec le re-confinement, (y aura-t-il, y aura-t-il pas ?), sans parler du couvre feu de 18h qui ampute lourdement les journées, ni des décisions gouvernementales de plus en plus incohérentes avec le temps qui passe (ne pas ouvrir les stations de ski, seriously...).

Un séjour d'hiver dans les Alpes c'est aussi être tributaire de l'aléatoire. Après tout qui peut prévoir s'il neigera au bon moment, si le ciel se noircira de nuages ou si la pluie viendra embourber le manteau blanc maculé de la vallée ?    

Mois de février, un week-end plutôt qu'un autre, choisi par le fruit du hasard. Et le "hasard" m'apporta trois inoubliables jours au plus froid de l'hiver. De la neige en cascade, dense, épaisse, inespérée, tombant du ciel sur trois jours consécutifs, à ne plus voir le sommet des montagnes. 

De mémoire de presque-enfant de la vallée du Champsaur, je n'ai (je crois) jamais vu ça. Ce week-end dans les Hautes-Alpes, c'était un week-end à Narnia.










































La poésie de ce blanc. La magie de ce calme, de ce silence etouffé. Respire. 
Tout va mieux. 



Poésie du silence.
Magie de l'instant suspendu.
Elégance du blanc maculé.
Respire.
Sens le froid sur ta peau.
Ressens le souffle glacé, le parfum de l'air,
L'immensité du monde, sa beauté
Et prends la mesure réelle de ces instants feutrés.

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