Un week-end en Isère : Grenoble, Vizille, son château & les neiges d'été des Deux Alpes

28 août 2021




Le timing s'y prêtait comme jamais. Début juin, phénomène incroyable au sein des Alpes : les neiges tardives de l'hiver coiffent encore les sommets des montagnes. Et il a tant plu, tant fait froid ces derniers mois -étrange printemps- que le paysage s'est paré de couleurs que je ne lui connaissais pas : un vert éclatant, à perte de vue. Magnifique danse que celle de ces montagnes enneigées régnant sur ces kilomètres de verdures aux allures quasi-écossaises. Il y a dans le paysage une vibe un peu similaire à la vibe british que j'aime tant. Et fraichement rentrée d'un superbe week-end dans les montagnes d'Embrun, j'en redemande. 


Nous voici donc de retour dans les Alpes, avec cette fois l'intention de pousser plus loin l'exploration au-delà de notre Champsaur habituel. Une chose qu'on s'était entendus à faire "un jour", c'est la route Napoléon, cette fameuse route déroulant nos paysages connus vers l'ailleurs du département de l'Isère. Trois confinements + un an de restrictions de voyages plus tard : on s'était dit que le moment idéal pour se lancer à l'assaut de ce projet à faire "un jour", c'était maintenant. Mais ça, c'était sans savoir que 1) on trouve vraiment très peu d'infos sur cette route, ses choses à voir et à privilégier 2) une partie de la route est en réfection et donc, faire la route Napoléon avec des déviations, peut-on vraiment appeler ça faire la route Napoléon ? 

Déstabilisés, nous nous sommes donc rabattus sur la portion nord de cette route emblématique, transformant notre week-end thématique en... un week-end en Isère. Un peu déçue de prime abord, j'ai vite été déboutée de mes à prioris et franchement très surprise de découvrir un territoire aussi riche et intéressant, bien loin de l'image un peu "trou du cul de la France" qui colle au département de l'Isère.    


Ce que j'ai aimé en Isère :

● la richesse de son patrimoine historique
● la majesté de ses montagnes et de ses glaciers
● le dynamisme de la ville de Grenoble
● l'esprit de la station Les Deux Alpes
● la volupté construite autour du Château de Vizille
● l'insolite et l'inattendu là où je ne l'attendais pas






I T I N É R A I R E 

Jour 1 : départ de Marseille / route Napoléon / le château de Vizille / nuit à Grenoble
Jour 2 : Le téléphérique Grenoble-Bastille / le centre ville / le musée de Grenoble / nuit aux 2 Alpes
Jour 3 : télécabine Jandri Express / Corps / Le Glaizil / retour vers Marseille 


L e   c h â t e a u   d e
VIZILLE

La première étape de ce road-trip week-end était celle à laquelle je tenais le plus : le château de Vizille. A vrai dire c'est sans doute cette étape qui fut même à l'origine de cette échappée en Isère. Demeure officielle du duc de Lesdiguières, (seul) champsaurin ayant compté dans l'histoire de France -on trouve même un pavillon portant son nom au Louvre- ce château méconnu m'attirait comme un aimant, pour son histoire mais aussi bien sûr pour sa beauté sculpturale.


A seulement 20 min de Grenoble, situé sur la Route Napoléon, cet écrin d'art et de verdure est aussi connu pour abriter un musée insolite : le musée de la Révolution française. Non pas que je sois une passionnée de cette tranche historique, bien loin de là, mais j'ai dans l'idée qu'il ne faut jamais perdre une occasion de s'instruire, comme dirait Marcel Pagnol (ou plutôt son père). 


Classé monument historique, le château de Vizille est le joyau patrimonial et l'un des principaux lieux touristiques de l'Isère, pour son architecture, son musée mais aussi pour ses magnifiques jardins qui portent aujourd'hui le label "jardins remarquables". Peu visité car peu connu, le domaine de Vizille vendra du rêve aux passionnés de châteaux, en plus d'offrir un cadre privilégié de détente et de découvertes pour une après-midi des plus agréables.

A garder tout de même en tête : le château de Vizille n'est pas un château meublé dans son jus d'époque. Sa visite articulée autour de la thématique de la Révolution française ne vous apprendra pas ou peu de choses sur le château en lui-même, qui s'efface derrière la grande thématique historique qu'elle porte et la beauté de ses jardins.







Que faire au château de Vizille ? 

- se cultiver en apprenant des tas de choses au Musée de la Révolution française
- admirer la salle Lesdiguières et la bibliothèque Perrier
- déambuler dans le parc, se prélasser dans l'herbe au bord de l'eau
- essayer d'apprivoiser un cygne ou une bernache
- observer les carpes et les truites dans la rivière 
- chercher l'angle photo idéal pour immortaliser les images dans ses yeux
- visiter le jardin animalier (paons et cervidés en liberté, en marchant une bonne trentaine de minutes depuis le château)




→ Bon à savoir : il n'y a pas de café ni de restaurant au château de Vizille. La bonne idée pour un instant magique, ce serait d'au préalable s'acheter un petit dessert ou une barquette de fraise, de prévoir une jolie nappe et de s'installer en bonne compagnie ou avec un bouquin au bord de l'eau pour une après midi royale.




le château


C'est au 17ème siècle que débute la construction du château, sur les bases de ruines déjà existantes, à l'initiative de François de Bonne, le duc de Lesdiguières. Compagnon d'armes du roi Henri IV, il est un personnage historique extrêmement méconnu, à qui l'on doit la géographie actuelle de notre territoire. Car le duc de Lesdiguières, fine lame et fin stratège fut nommé grand connétable de France (= la main du roi dans GOT), et aurait pu s'il en avait émis le souhait facilement renverser Henri IV et ainsi tirer la France hors du catholicisme pour la rallier au protestantisme. 


Le château de Vizille, ce qui sera sa grande résidence seigneuriale est d'ailleurs entourée d'une légende. Il est dit qu'à sa construction, l'impétueux Lesdiguières, exaspéré par la lenteur des travaux, fit un pacte avec le diable : son âme en échange de l'accélération de la construction du château. Plus précisément, le deal était que si les diablotins parvenaient à terminer le mur en moins de temps que ne mettrait le duc pour traverser son domaine à cheval, le diable gagnait son pacte. On raconte que Lesdiguières s'élança sur sa monture tandis que les ouvriers du diable montèrent le mur, espérant coincer le duc, qui passa in extremis, un morceau de la queue du cheval emprisonné dans le mur : le fin Lesdiguières garda donc son âme. 
Aujourd'hui le mystère demeure toujours sur ces deux murs qui se croisent sans se toucher, au lieu d'avoir été bâtis l'un dans le prolongement de l'autre. Résultat d'une construction faite par des diablotins à la va vite ?



Lorsque la lignée de Lesdiguières s'éteint, le château passe entre les mains de Claude Perrier, un industriel bourgeois qui accepte d'héberger la réunion des états généraux du Dauphiné, réunion qui engendre un an plus tard rien de moins que la Révolution française. On dit donc du château de Vizille qu'il fut le berceau de la Révolution française. 


Après avoir vu passer de nombreuses personnalités de l'histoire de France, tels que La Fayette, Sadi Carnot, Jean Jaurès et Adolphe Thiers, le château est finalement acquis par l'état en 1924, adopté comme résidence secondaire des présidents de la République avant que Charles De Gaulle ne lui préfère le Fort de Brégançon dans les années 60. Ce n'est que dans les années 80, en prévision du bicentenaire de l'événement que le château de Vizille est choisi pour abriter le Musée de la Révolution française.




le parc du château


Courant sur une centaine d'hectare, le domaine du château de Vizille, conçu dès l'origine comme un jardin de plaisir par le duc de Lesdiguières, est un véritable havre de paix propice à la détente et à l'ivresse des sens. Traversé poétiquement par de nombreux canaux, il comprend une forêt striée d'allées cavalières et riche de multiples essences végétales, une roseraie, ainsi qu'un parc animalier où s'ébrouent en liberté paons et cervidés. 

Depuis 2011, il est également l'hôte d'une biennale d'oeuvres art contemporain tous les deux ans. Les jardins du domaine portent également le label "jardins remarquables".









le musée de la Révolution


Abrité dans le château de Vizille en rapport avec son rôle historique en la matière, le Musée de la Révolution s'y implante en 1983. Il s'agit du seul musée au monde consacré à la Révolution Française.


Etendu sur quatre niveaux et plus d'une dizaine de salles, il présente oeuvres d'arts et objects de l'époque révolutionnaire jusqu'au 19ème siècle. Ces oeuvres, clés de lecture à une meilleure compréhension du  contexte -compliqué- de la Révolution témoignent aussi des transformations culturelles en Europe (les Lumières, le Romantisme). Y sont représentées les personnalités ayant marqué la période tels que Robespierre, Marat, Marie-Antoinette, Louis XVI, Napoléon, Louis XVI, Charlotte Corday et Louis XVIII pour ne citer que les plus connus.








Pour autant la plupart de la collection s'articule autours de la peinture, avec notamment des grands formats ainsi que des copies d'oeuvres connues.Y sont représentés allégories, événements historiques, portraits, scènes antiques et paysages, scénographiés autour de nombreux statuaires. 

Parmi les objets les plus singuliers de la collection du musée figurent des vraies pierres de la Bastille, les sabres de la garde nationale ainsi que quelques instruments de musique.






11h. La journée commence par la route. Plusieurs heures avant de franchir le panneau de l'Isère, ce département inconnu. Nous avions commencé notre périple depuis notre vallée du Champsaur, faisant un bout de chemin par la Route Napoléon. Corps, La mure, la vertigineuse descente de Laffray, mais ceci ne fut qu'un passage et sera l'objet d'un autre voyage, en temps voulu. Seule chose à retenir : le lac de Laffray est un bon spot de pique-nique.


15h. Nous arrivons à Vizille. Premier choc : on voit le château de loin, et il est en plein centre ville. Je l'imaginais bien plus retiré. Une fois garés, l'expérience commence assez mal. Un mariage algérien avec des dérapages contrôlés en train de brûler le bitume et de jouer à cache cache avec la police. A Marseille passe encore, mais dans un village les gars, seriously ? L'office du tourisme nous apprend que le musée ferme ses portes à 18h, contrairement aux jardins qui ferment plus tard. Nous commençons donc notre visite du château par l'intérieur. 


Ère post-covid oblige, l'entrée est gratuite, ce qui n'est pas désagréable. Le Musée de la Révolution Française est plutôt grand, très bien foutu et donne l'occasion d'en apprendre davantage sur cet événement historique des plus complexes à comprendre. J'apprends notamment qu'on situe un prélude à la prise de la Bastille de 1789, avec la journée des Tuiles qui eut lieu à Grenoble, en 1788. Littéralement une troupe d'insurgés montés sur les toits de la ville, en train de balancer les tuiles des maisons sur l'armée en contrebas, en raison d'un désaccord politique (le roi qui reprend les droits qu'il avait cédé au Parlement) s'accompagnant d'une augmentation des impôts. 








Sur les murs du Musée de nombreuses peintures. Des grands formats historiques. La mort de Marat, décliné en deux tableaux, le plus connu et l'autre où apparait Charlotte Corday, sa meurtrière. Mais aussi une assemblée de girondins festoyants, des montagnards, les peintures allégoriques de l'ère révolutionnaire, la montée à l'échafaud de Marie Antoinette, la mine suppliciée de Louis XVI, le dauphin de France, mort à 10 ans de la tuberculose contractée dans les geôles de la prison du Temple. Un intérêt pour ce personnage historique s'est d'ailleurs éveillé en moi, notamment devant la sculpture d'Anne de Chardonnet et du tableau d'Emile Mascré Capet lève-toi ! 


Je tombe en amour pour la bibliothèque Perrier, parce qu'elle est vraiment sublime, et prend plaisir à terminer ma visite par la salle qui rend hommage au duc de Lesdiguières, la raison de ce voyage-ci, et de notre présence au château de Vizille. Je n'oublie pas d'achever ma visite par un passage à la - ridicule - boutique, l'occasion de me ramener un peu de lecture sur la Révolution et sur Lesdiguières (celle-ci étant plutôt difficile à trouver), tandis que l'employée peu dégourdie lambine pour nous encaisser.


Dehors, les jardins du parc s'offrent à nous. Ils sont immenses, nous ne pourrons les parcourir entièrement. Des cygnes et des bernaches sur la pelouse, des truites dans les eaux, c'est vraiment royal. Je m'assois sous un arbre au bord de l'eau pour quelques minutes de détente suprême. Je serais bien volontiers restée là tout l'après midi et plus encore, mais méfiez-vous d'un gazon où gambadent les canards, les accidents de merde sans mauvais jeux de mot, arrivent si vite, ma pauvre robe... 


18h30. A regrets, nous rentrons à la voiture, sans prendre le temps de visiter Vizille. Ayant du mal à décider de la suite de notre voyage, nous mettons le cap vers Grenoble, en passant par Uriage, où nous espérons trouver un logement. C'est peine perdue, l'endroit est très petit et la plupart des établissements n'ont pas l'air d'avoir ré-ouvert. Nous mettons donc le cap vers Grenoble, sélectionnant notre hôtel pour la nuit, dans l'hyper-centre pour plus de commodité. 



D O N C  


Une très très belle après-midi au château de Vizille dont je ne m'explique vraiment pas le manque de rayonnement national. Je garderai longtemps images, sensations, savoirs et souvenirs de ce lieu d'exception où je suis sûre de revenir, car ces quelques heures de visites ne m'ont pas rassasiée de l'endroit. Je préconise d'y passer une journée entière, soit en automne, soit au printemps encore, avec ce coup-ci un bon livre et un panier de fraises, pour profiter plus longuement de la volupté de ses jardins. A visiter absolument, et pour tous types de visiteurs, des plus intellos aux plus sportifs.





Que faire aux alentours du château de Vizille ? 

- aller se balader dans la ville thermale d'Uriage 
- visiter la ville de Grenoble
- aller prendre un bol d'air frais sur les hauteurs des 2 Alpes
- visiter la Maison Bergès et son Musée de la Houille blanche






GRENOBLE
f a s t   c i t y   g u i d e 



On l'appelle capitale des Alpes parce qu'elle est la plus grande métropole alpine de France.
Le chef lieu de la région, c'est donc la très surprenante ville de Grenoble, un endroit où je n'avais jamais pris la peine de m'arrêter (#team on voyage à l'étranger), en bonne marseillaise un peu snob que je suis. La si peu connue Grenoble gagne pourtant grandement à l'être tant elle recèle de nombreux intérêts cachés.


A commencer par la moyenne d'âge dans les rues de la ville : 25 ans. Un nombre impressionnant de jeunes battent le pavé. Ville étudiante, Grenoble respire et vit donc au rythme de ses étudiants, jusqu'à -vraiment-rendre risible Aix-en-Provence. Il y règne une atmosphère dense et dynamique, avec un centre ville complètement piétonnier où il est très très agréable de se promener, au détour de petites rues constellées de cafés, restaurants et shops indépendants. Mais l'énorme plus de la ville, c'est bien évidemment sa situation géographique, nichée au creux des montagnes dont on aperçoit parfois les sommets enneigés entre deux ruelles.


Bref, il fait bon vivre à Grenoble, ville que j'ai trouvé plus moderne que Marseille (2ème ville de France, tout va bien...) et bien plus bourgeoise aussi. Autre coup derrière la nuque : la richesse de son offre culturelle, largement supérieure qu'à Marseille, 2ème ville de France, putain ! Injustice. Et le pire ? C'est que ça ne se sait pas, autre injustice. 


Dotée d'une histoire riche, depuis l'époque gauloise jusqu'aux bastions médiévaux, c'est à partir de la Révolution (dont elle est le point de départ) que Grenoble accroit sa renommée, connaissant un développement économique et culturel qui la mènera jusqu'à sa grande fierté : accueillir les jeux olympiques de 1968. Aujourd'hui Grenoble est essentiellement connue pour être un des grands centres scientifiques d'Europe, mais aussi une destination touristique privilégiée.


Que voir à Grenoble lors d'une première fois ? 

( de quoi occuper environ deux jours pleins)

- le téléphérique Grenoble Bastille et la visite de la Bastille
- le musée de Grenoble, collection d'art 
- la place Grenette et l'Eglise Saint Louis
- se perdre dans les rues du centre piéton 
- franchir la passerelle Saint Laurent et se balader sur les quais Perrière
- la place de Verdun
- la place de la Cymaise et la fontaine du lion
- aller pique niquer au parc Paul Mistral ou dans les Jardins de ville



mais aussi, les autres choses à faire : 
les halles Sainte-Claire / le musée du Dauphiné / le musée de l' ancien évêché / le musée de la résistance et des déportations / le musée des troupes de montagne / le musée Stendhal/ la piste cyclable jusqu'au château de Sassenage

Aussi surprenant que ça puisse paraître, il y a des tas de choses à faire à Grenoble ! D'autres idées sur le décidément très bien foutu site de Grenoble ici et ici et ici et ici.

→ Bon à savoir : les mondaines, le blog référence où chercher des infos et trouver des conseils pour un séjour à Grenoble.




Où et que manger à Grenoble ? 


Je n'aurais pas d'adresse food à partager à Grenoble, ne serait-ce que parce que je n'ai pas pris le temps de bien me renseigner sur le sujet, mais j'ai été plutôt contente de ma tartine montagnarde prise au restaurant La fondue (8 rue Brocherie) et L'hotel-restaurant Lesdiguières (122 Cours de la libération) m'avait l'air tout indiqué pour un moment gastro peu onéreux, la bonne idée étant probablement d'aller manger au restaurant panoramique Chez per' gras (en haut du téléphérique), un gastro à prix très abordables également.


La spécialité du coin c'est bien évidemment les fameuses ravioles du dauphiné (aussi appelées ravioles du Royans), cuisinées avec une sauce au bleu c'est franchement divin, mais aussi de nombreux plats agrémentés de noix, l'AOC noix de Grenoble. Plébiscités également dans la région, le bleu du Vercors, le Saint Marcelin et la Chartreuse, liqueur historique et mystérieuse à tester absolument (je ne l'ai su qu'après, bien sûr... #facepalm).  


Où dormir à Grenoble ? 


Dans l'hyper centre, sans hésitation. Le centre-ville n'étant pas immense, il a l'avantage de proposer une large gamme d'hôtellerie. S'il n'est pas très difficile de dénicher une pépite à Grenoble ou dans ses alentours, (le site de l'office du tourisme, décidément vraiment bien foutu ici), nous nous sommes de notre côté retrouvés à l'Hotel d'Angleterre, choisi pour son accessibilité imbattable. Aux portes de la zone piétonne, en plein hyper centre, la chambre cosy, aux meubles en cannage était une invitation à la détente, sans parler de son rapport qualité prix très avantageux. Seul bémol : l'absence de parking, qui vous vaudra une petite marche de 5 minutes pour garer votre voiture au parking payant, au tarif de 15€ les 24h. 









le téléphérique de grenoble Bastille



L'attrait majeur, l'image d'Epinal de Grenoble, c'est la Bastille, sa forteresse au sommet d'une montagne dans la ville. Erigée par le duc de Lesdiguières, fortifiée par Vauban et le général Haxo, la Bastille,  symbole incontournable de la ville est surtout célèbre pour le point de vue qu'elle offre aux visiteurs.

Relié par un téléphérique urbain aussi appelé les bulles de Grenoble, on y grimpe pour en prendre plein la vue avec son magnifique panorama sur toute la ville et sa vallée, cerclée de montagnes de tous côtés. 

Plus célèbre que la forteresse, le téléphérique, qui date de 1934, est l'un des premiers téléphériques urbains au monde après ceux de Rio et de Cap Town ! 


Du fort militaire centenaire qui faisait la fierté des grenoblois, il ne reste plus grand chose si ce n'est la structure dans la pierre. Il abrite toutefois un centre d'art, un musées des troupes de montagnes, deux restaurants panoramiques, un snack et une boutique touristique. S'il n'y a pas grand chose à y voir ou à y faire, l'ascension en reste un incontournable. 

→ mon conseil : choper le petit dépliant rouge en bas au niveau du téléphérique, qui comprend un petit guide de deux pages avec photos et circuit des choses à voir (grottes, murs d'enceintes, remparts, contrescarpes, vestiges de donjons...) sur la place forte de la Bastille.




Deux possibilités pour se rendre au sommet : 

- par le téléphérique, pour une expérience atypique suspendue au dessus de la ville, (compter 7-8 min d'ascension) 8,80€ aller-retour, plus de renseignements ici.

- à pieds, le long d'un chemin pavé et ombragé qui avait l'air vraiment très agréable (compter 45min de marche environ), accès depuis la place de la Cimaise.

→ mon conseil : préférer une montée à la Bastille en fin d'après-midi / début de soirée pour admirer le coucher du soleil sur les montagnes et pourquoi pas manger ou boire un verre au restaurant panoramique (Chez per' gras pour un moment gastronomique ou au resto O2 téléphérique), le téléphérique ferme ses portes tard en été. Ou bien y aller en début de matinée, en montant par le téléphérique et redescendant à pieds.





le centre ville

Découpée en quartiers, la ville de Grenoble reste une ville aux multiples visages (a découvrir ici, le site de l'office du tourisme en parle très bien). De mon côté je me suis cantonnée au centre-ville, un périmètre piéton, aussi historique qu'attractif. De nombreuses enseignes de cafés et restaurants où s'installer en terrasse, des shops et boutiques indépendantes et jolis à la pelle, façades fastueuses et monuments historiques à croiser sur son passage en suivant le dédale de ses ruelles. 


→ Il existe plusieurs façon de découvrir la ville, la meilleure étant selon moi de se procurer le très complet petit dépliant balades en ville à l'office du tourisme avec son circuit récapitulatif et ses idées thématiques, (bien entendu je ne l'ai eu en mains qu'après...) 





A quadriller dans le centre ville : 

Les rues autour de la place Grenette, la plus populaire, autour de laquelle s'animent cafés et grandes enseignes, non loin de l'église Saint Laurent.

Les alentours de la place Saint André, dominée par l'imposant édifice du tribunal, et la tour de la collégiale, où l'animation et les cafés et restaurant sont légion. 

Les rues adjacentes à la fastueuse place Notre Dame, avec sa fontaine des Trois Ordres, encore une fois liée à la révolution française, sa cathédrale et son architecture étonnante en tour-porche. 

J'avais aussi repéré un quartier des antiquaires, non loin des Halles Sainte Claire, qui avait l'air de valoir l'exploration.






le musée de grenoble 


Grand musée d'art de la ville, le musée de Grenoble est aussi l'un des plus vieux de France, ce qui explique la richesse de sa collection, mais pas son anonymat, car qui a déjà entendu parler du musée de Grenoble ? Pas grand monde, je suppose. 

Pourtant, ce petit  grand musée mérite vraiment le détour, tant pour les amateurs d'art que pour le grand public. Impressionnant par sa taille et le nombre d'oeuvres présentées (plus de 900), c'est avant tout la qualité de son fond muséal que l'on retient. D'abord sa collection d'art ancien, de l'antiquité (avec des pièces égyptiennes étudiées et commentées par Champollion lui-même) aux retables médiévaux, puis le baroque, le classicisme, l'impressionnisme et l'époque moderniste jusqu'à l'art contemporain.


Une visite dans les collections du musée permet de parcourir l’histoire de la peinture occidentale du 13e au 21e siècle, avec, pour chaque période, des œuvres de premier plan : de grands chefs-d’œuvre de la peinture avec les noms qui vont avec : Rubens, Le Perugin, Courbet, Delacroix, Fantin Latour, Monet, Renoir, Gauguin, Vallotton, Modigliani, Chagall, Matisse, Picasso, Magritte, De Stael, Warhol, Christo, Dubuffet, Tapiès, Soulages et Messager.



Grâce à sa politique de l'entre deux guerres, le musée de Grenoble devient même le premier musée d'art moderne en France, avec l'acquisition du premier Picasso dans l'hexagone. 

Bref, une collection digne d'un musée parisien. On adorerait avoir quelque chose d'aussi qualitatif ici à Marseille -je le rappelle- 2ème ville de France...











J'ai commencé ma visite de Grenoble à la tombée de la nuit. L'ambiance dans les rues est fébrile, les restaurant croulent sous les clients : ils viennent d'obtenir un couvre feu à 23h (youhou !...). C'est jeune, c'est animé, bien que toutes les tranches de la population soient de sortie. Les adresses fancy ne se donnent pas à voir, il faut les chercher, mais la ville est en ébullition et après tous ces mois d'austérité ça fait vraiment du bien.


20h30. Nous déambulons dans les rues de Grenoble, en quête de l'entrée du téléphérique : j'ai dans l'idée d'y monter maintenant, histoire de voir le soleil se coucher sur les montagnes. Mais il est malheureusement trop tard, les rayons sont bien trop bas dans le ciel, cachés par ses reliefs, et je pressens bien que ça ne donnera rien. A une demi heure près, c'était pourtant possible. Shit. 


Le temps de trouver un restaurant, de se balader dans les rues où personne n'a envie de céder aux mesures du couvre feu, de faire du repérage pour le lendemain, il est déjà tant d'aller se coucher, et j'accueille le sommeil avec bonheur : cette journée m'aura épuisée. 






9h. Ma visite de Grenoble a vraiment commencé un matin tôt, c'est assez rare pour le souligner. Bien que j'avais déjà un peu quadrillé la ville la veille au soir, l'envie m'a pris de me trouver un café fancy où prendre mon petit déjeuner. Ce fut un échec. Magasins et café ouvrant tardivement (enfin, aux heures normales, c'est moi qui pour une fois ai été matinale), je me suis plutôt rabattue sur l'église Saint Laurent, ayant l'intention de ne pas trainer. Or, j'ai fait exactement le contraire : une boutique attenante à l'église ouverte, aux allures de charity shop anglais m'avait intriguée. Un vide grenier boutique pour la paroisse ! L'occasion de s'offrir quelques trésors. Pour les amoureux des vieilles choses comme moi, c'était assez incroyable. Les gens de Grenoble n'ont pas les mêmes choses que ceux de Marseille entre leurs murs. Jugez mon butin par vous-même.


Passé ce très agréable moment de flânerie, je me suis attaquée aux vraies visites, en commençant par le téléphérique Grenoble-Bastille. Il y a déjà un peu de queue, et j'ai la boule au ventre que j'ai toujours eue au pied des remontées mécaniques, avant de prendre le télésiège. L'appréhension passée, nous voici rapidement montés dans les bulles survolant la ville. Que c'est intimidant, ces 4-6 minutes de montée. Mais en haut, le panorama est exceptionnel. Grenoble est entourée de montagnes. C'est vertigineux, c'est magnifique, c'est unique. La ville est tout de même plutôt grande, en définitive. Me rattrapant de mon fail du matin, je décide de me prendre un café sur la terrasse panoramique de L'emblématique. Puis je me remets en route, je déambule dans le fort de la Bastille - sans trop comprendre si j'y suis réellement - et m'arrête au Musée des troupes de montagnes. 


Parce que mon Papy champsaurin (et surement ses ancêtres aussi) avait un lien avec cette armée, je choisi de visiter ce musée, tenu par un militaire qui me remet gentiment un audioguide, tandis que mes yeux se posent sur l'arme à sa ceinture. Aïe, je n'ai pas le temps pour une visite guidée, mais me prête tout de même au jeu et ne le regrette pas une seconde : la scénographie et la technologie de mise en scène de ce musée sont très surprenantes ! Des hologrammes côtoient objets et mannequins, se lance automatiquement de salles en salles en se synchronisant sur le son de l'audioguide et c'est franchement passionnant ! Je pénètre dans une tranchée alpine de 14-18, dans un bunker des montagnes où l'on déjoue stratégiquement les forces d'Hitler, fait connaissance avec le matériel de ski de l'époque et me trouve en présence d'un traineau ayant exploré le Groenland, je me cache avec des résistants et tombe au fait des réjouissances de la libération. J'apprends que contrairement aux autres territoires de France, les alpins montagnards étaient parvenus seuls à repousser les forces d'Hitler, n'ayant pas tellement vécu l'occupation (tiens, une des raisons pour laquelle ma marseillaise de famille s'était réfugiée quelques années à Grenoble pendant la 2ème guerre mondiale ?). Bref, c'était passionnant, et je ne l'aurais vraiment jamais cru. 


L'heure tourne, il faut donc redescendre sur les pavés de Grenoble. Grosse frayeur à la redescente d'ailleurs, les bulles précédentes ayant été arrêtées et redemarrées à l'aide d'un manche à balais (si, si...), j'ai craint pour ma vie lorsque ma bulle ne s'étant refermée qu'au dernier moment. 


Rue Berlioz, je marche vers l'est de la ville, traversant les rues piétonnes. Je tombe sur l'ancien hôtel de Lesdiguieres aujourd'hui rebaptisé Maison de l'international, où deux plaques commémoratives mentionnent le duc de Lesdiguières et la journée des Tuiles. Je poursuis ma route, pousse la porte de la collégiale Saint André et me trouve devant le Palais du parlement sur la très belle place Saint André. Puis je débouche sur la rue de la brocherie où de nombreux restos ont leurs terrasses pleines à craquer. Je finis par me faufiler à la table de La fondue 8 rue de la brocherie, où le service est agréable, le plat aussi bon que copieux, et s'applique à servir des spécialités de la région. 


14h30. De retour sur mes pieds, je me dirige dans le dédale des rues, passe la place Notre Dame en travaux, et finis par échouer au Musée de Grenoble. Des beaux-arts et de l'art moderne plébiscités, évidemment que je ne pouvais pas rater ça. Et pour cause : je me rends compte que le musée est immense, ultra neuf, des kilomètres de murs blancs maculés. Faire un musée au pas de course, quel dommage, mais nous n'avons pas le temps de nous attarder. Rapidement, je suis sidérée par la qualité de cette collection. Des grands formats dans la tradition classique, des retables, dans la tradition médiévale et même quelques grands noms du modernisme : Fantin-Latour, Monet, Gauguin, Matisse, Valloton, Picasso, Chagal, Dubuffet ! Warhol et Nicolas de Staël du côté du contemporain. Vraiment, j'en ai pris plein les yeux et aurais adoré ralentir mon rythme de visite. 










Autre hallucination : la boutique du musée, où l'on trouve des références et marchandises estampillées le Louvre et le Musée d'Orsay. Quelle aubaine, j'avais repéré un tote bag Man Ray bien sympa (oui, je vais partie de ceux qui suivent les boutiques de musées sur instagram...). 


Il est temps pour nous de quitter Grenoble, non sans faire un crochet par l'office du tourisme, juste en face des très belles Halles Sainte-Claire. J'avais pensé qu'ils auraient des recommandations, bons plans, pour nous indiquer un petit gîte comfy perdu dans la montagne avec vue sur l'immensité. Booking.com et Air Bnb ne nous tiennent pas toujours au courant des secrets bien gardés des locaux. Malheureusement, c'est chou blanc pour l'office du tourisme, carrément moins intéressant que son site internet où si je l'avais su, il n'y aurait eu qu'à se connecter pour trouver. 


Nous voici donc partis vers les hauteurs, avec la ferme intention de dormir à l'écart, dans un havre de paix en pleine montagne. Il est 17h, nous n'avons pas la moindre idée d'où nous échouerons ce soir mais prenons néanmoins la route des Deux Alpes, avec l'espoir de tomber sur de beaux endroits en chemin. 


D O N C 


Il y aurait eu bien plus de choses à faire à Grenoble et ce n'est pas les 20h que j'y ai passées qui m'en auront donné un aperçu suffisant. Pour ma part j'ai bien l'intention d'y revenir dans un futur plus ou moins proche. Et probablement seule, cette fois. Parce que j'ai trouvé cette ville aussi secure qu'interessante, et qu'à mes yeux elle se prêterait à un "voyage" en solo, le fameux qu'on est nombreuses à envisager de faire, nous les filles, ne serait-ce que pour se prouver que c'est tout simplement possible.

Je note tout de même que ce qui m'a vraiment frustrée, c'est de ne pas avoir réussi à trouver un spot dans la ville (café, resto, autres...) avec vue directe sur la montagne. Avis aux connaisseurs ? Je suis preneuse d'une adresse de ce type pour ma prochaine fois à Grenoble. 


à   f a i r e   l a   p r o c h a i n e   f o i s :


- le musée Stendhal (& son parcours thématique)
- la bibliothèque (la plateforme, ancien musée de peinture)
- profiter des cafés
- le château de Sassenage
- l'ancien hôtel de Lesdiguieres
- le musée de l'ancien évêché
- le musée du Dauphinois
- le musée de la Résistance
- le musée Hébert
- le couvent Saint Cécile et le cabinet Rembrandt, siège des éditions Glénat
- les nombreuses galeries d'art ou reliées à l'art dont voici la liste ici



Que faire autour de Grenoble ? 


- la ville thermale d'Uriage
- le château de Vizille
- la station dans les montagnes Les Deux Alpes
- le monastère de la Grande Chartreuse
- le château de Sassenage
- le château de Touvet
- les grottes "Les cuves de Sassenage"
- la cité médiévale de Saint Antoine l'abbaye
- le village montagnard de Besse en Oisan
- le village suspendu de Pont en Royans
- le jardin des fontaines pétrifiantes
- visiter la Maison Bergès et son Musée de la Houille blanche
- et bien d'autres idées ici







LES 2 ALPES


A seulement 1h15 de route de Grenoble, voici peut-être le secret le mieux gardé des Alpes françaises, l'étonnante station Les Deux Alpes. Née de la fusion de deux villages s'étant associés au début du siècle pour fonder une station de sport d'hiver, elle est aujourd'hui le point d'intérêt majeur de la vallée de l'Oisans, qu'elle partage avec l'Alpe d'Huez.

Station de ski culminant à 1650 mètres, Les Deux Alpes est une station de renommée internationale, connue pour être l'un des rares domaines skiables d'Europe étendant ses pistes... sur un glacier ! Il s'agit d'ailleurs du plus haut glacier skiable d'Europe, un paradis de la glisse ouvert 8 mois par an : ce qui veut dire qu'on peut donc faire du ski en été aux Deux Alpes ! J'en ai des trémolos dans la voix.  


Un domaine skiable de 227 km, avec pas moins de 89 pistes de ski, comptant des dénivelés si différents qu'elle incarne une des stations idéales pour progresser en ski, s'adressant aux débutants comme aux grands expérimentés (d'après ce que j'ai compris, au plus on monte vers le sommet, au plus les pistes sont faciles, et comme on peut aussi redescendre en téléphérique, voilà qui est  juste par-fait pour les débutants qui veulent squizzer les pistes difficiles !). Réputée pour ses équipements sportifs, la station l'est aussi pour son ambiance, avec ses multiples animations et divertissements, mais aussi ses boutiques, ses restaurants, ses bars et ses discothèques.






Les Deux Alpes fut l'une des premières stations de ski crées en France, dans les années 30, juste après celle de Chamonix (rien que ça !). Si son essor date des années 50, Les Deux Alpes fait aujourd'hui partie des terrains d’entraînement favori des équipes de internationales de ski, de snowboard, de freestyle etc.


Il y aurait une montagne (tu l'as ?) de choses à dire sur les Deux Alpes, mais les principales à retenir sont que :

- on peut skier sur un glacier dans le Sud de la France !!!!
- on peut faire du ski en été aux Deux Alpes !!!
- il s'agit d'une station plutôt branchée avec une vaste offre en logements, restauration et autres loisirs
- on peut voir un point de vue incroyable sur les sommets enneigés et même apercevoir la crête du Mont Banc
- il s'agit d'une des stations les plus prestigieuses des Alpes
- Les deux Alpes sera probablement le dernier glacier de France, l'angle de son exposition au soleil le protège (un peu) de la fonte, il sera donc toujours debout lorsqu'il n'y aura plus de Mont Blanc
- les prix pour un séjour, bien que plus chers qu'en Hautes Alpes valent le coup et sont plus qualitatifs
- la réputation frime porsche, mazeratits & cie de la station date des années 80 et n'est plus du tout d'actualité
- il s'agit d'une station internationale, où l'on entend de nombreuses langues, depuis nos voisins européens jusqu'aux américains et même coréens
- malgré son grand domaine skiable et le fait qu'il se tienne sur un glacier, il s'agit d'une station accessible aux débutants en ski (!!!), les dénivelés étant très variés sur le domaine 



Où dormir aux Deux Alpes ? 


La station étant plutôt grande, l'offre en hôtels, appartements et locations est très abandonnante, bien que tout n'ouvre pas en hors saison. Parce que Les Deux Alpes est une station assez prisée, les prix sont un peu hauts dirons-nous. En Juin en tous cas, j'ai trouvé que ça restait tout de même abordable et malgré le fait d'être plus élevé que dans les Hautes-Alpes, et je dirais même que le rapport qualité-prix justifie très largement ces tarifs. 

Deux options donc : dormir à même la station, très pratique pour les skieurs et les randonneurs.
Le plus ? La night life de la station, assez animée le soir, avec une offre en bars et restaurants avec vue sur la montagne, ambiance sportifs au repos après une dure journée (le sportif, c'est bien connu, évoluant plutôt en groupe). 


Notre choix s'est donc porté sur l'hôtel des lutins, qui nous aura très agréablement surpris. Etablissement historique, implanté depuis les années 50 avant même la création de la station, il s'agit d'une entreprise de famille qui se perpétue depuis trois générations. Situé à deux pas des remontées mécaniques, c'est le raffinement de la décoration et surtout la gentillesse de l'accueil qui nous auront emballés. Au rendez-vous, un petit déjeuner succulent, avec absolument tout fait maison comme j'adore.

Mais on aurait pu choisir aussi un lieu plus retiré, à flanc de montagne avec vue sur la vallée. Si je n'ai pas trouvé de gîte de caractère dans le secteur, j'ai vu de belles offres dans les villages alentours, perchés dans les montagnes. Comme l'hôtel panoramique de Mizoen ou bien l'Au bon accueil de Venosc ou encore Le beau site d'Auris. 


Où manger aux Deux Alpes ? 


Si les restaurants sont nombreux dans la station, comme souvent en haute montagne, toutes les saisons ne se valent pas. Au mois de Juin, par exemple, plus de la moitié n'avaient pas ré-ouvert. Mais l'offre abondante est aussi diversifiée, ce qui est disons-le, un très bon point.

L'institution où manger aux Deux Alpes, c'est le restaurant de spécialités Le trappeur. Attention cependant, il faut impérativement réserver : en hors saison, nous n'avons pas pu y manger, c'était full pour les deux services. Pour des cocktails, l'hôtel nous avait recommandé le bar à tapas Chez nous deux, pour sa vue sur les cimes des montagnes. 


Nous nous sommes donc rabattus sur les (très bonnes) pizzas du Doumé's bar and restaurant, un joli spot en terrasse où DJ set (avec une très bonne playlist chill- elektro) et match de foot se côtoyaient, tout en offrant une alcôve de tranquillité pour les autres visiteurs. 

Les Deux Alpes, c'est aussi un bon nombre de salons de thé, dont le cosy Café Edina et le salon pâtissier, Le chat gourmand. 

Pour le midi, la bonne idée c'est sans doute l'un des trois restaurants d'altitude de la station, La bergerie Kanata (1700 m) Le diable au coeur (2400 m), Le refuge des glaciers (3200 m).





le télécabine Jandri



L'événement, le grand point d'attraction à ne rater sous aucun prétexte aux Deux Alpes, c'est bel et bien la montée du glacier, aka du domaine skiable de la station. De là haut, un point de vue panoramique inoubliable, à couper le souffle, depuis lequel on aperçoit même le Mont Blanc. 


Pour accéder aux cimes -et si vous êtes chanceux sa mer de nuages-, il faut emprunter le télécabine Jandri express, qui pour 10,50€ l'aller retour vous monte a 3200 mètres en un peu moins de 30 minutes.

Les cabines bien qu'un peu vieilles aux fenêtres rayées sont grandes et spacieuses, pouvant accueillir jusqu'à 12 personnes. Vous aurez donc probablement des voisins, la plupart étant des amateurs de ski et des passionnés de la montagne avec qui il est très intéressant d'engager la conversation. 






→ Comme souvent sur le web français, difficile de trouver des informations fiables et précises. Sachez néanmoins que c'est auprès des bornes Skipass que vous trouverez tarifs, horaires et informations. C'est également auprès d'eux qu'il vous faudra acheter votre forfait de remontée mécanique. Ils se situent juste au pied du remonte pente, lui même située à quelques mètres derrière l'hôtel Les lutins. 


→ Attention la montée se fait avec une escale à 2400 mètres. Ne pas sortez pas de la cabine si vous voulez atteindre les 3200 mètres.


→ Attendez-vous à marcher dans la neige, et donc, prévoir le bon équipement point de vue chaussures. Moi avec mes Van's, j'ai eu les pieds trempés en 3 min de marche sur de la neige damée.


Au sommet du Jandri express, de la neige au sol, un panorama à couper le souffle et des centaines de skieurs en train de se préparer à dévaler les pistes. D'ci il est encore possible de continuer son ascension jusqu'au sommet du glacier, à 3400 mètres, afin d'accéder à un panorama à 360 degrés sur le toit des montagnes, le Belvédère des écrins.


 → L'accès se fait via un funiculaire sous-terrain en supplément, au niveau du restaurant d'altitude. Le funiculaire du Dôme express est d'ailleurs le plus haut funiculaire de France, et le deuxième plus haut au monde après celui de Suisse. Malheureusement pour nous, il n'avait toujours pas ré-ouvert en cette saison.








D O N C 


J'ai été extrêmement surprise et tout à fait conquise par la station de ski Les Deux Alpes. Au point de vraiment avoir eu la sensation d'avoir jusqu'ici perdu mon temps dans le Champsaur (bon ok, j'exagère peut-être un peu). Infiniment supérieure aux stations des Hautes-Alpes, Les Deux Alpes c'est ce mélange à la fois plus urbain et plus sauvage, où polarités inverses se côtoient sans se contredire. On en prend plein les yeux, de plein pieds dans la nature, tout en ayant à portée de main le confort et la volupté urbaine. Joyeuse, amicale, internationale, unique, prestigieuse, aisée mais non pas non plus tant que ça, fief des grands sportifs mais aussi accessible aux débutants, diverse et variée, la station des Deux Alpes incarne (à mes yeux en tous cas) ce qui peut se faire de meilleur à la montagne. J'espère (de tout coeur) pouvoir y skier un jour (quand tu veux tu te barres définitivement, l'algodystrophie de la cheville) et projette même de m'y offrir un saut en parapente !







18h. Nous commençons notre ascension du col des Deux Alpes depuis Bourg d'Oisan. Dernière petite ville (ou plutôt gros village), avant les sommets, les suggestions de son office du tourisme pour notre nuit ne sont pas bien reluisantes (on avait dit volupté, pas auberge pour marcheurs). Moi qui espérais passer par des chemins de traverse pour trouver le spot aussi insolite qu'inconnu, je suis très déçue. D'autant plus que malgré la saison basse, on dirait bien que la réouverture récente des hôtels et restaurants n'est pas passée inaperçue auprès des iserois qu'on sait nombreux dans un petit périmètre.


Un qui aurait pu faire l'affaire, c'est l'hôtel panoramique de Mizoen ou bien l'Au bon accueil de Venosc ou encore Le beau site d'Auris. Mais tous trois affichent complet. Nous gardons donc notre cap vers Les 2 Alpes, après tout, pourquoi pas dormir dans une station. La plupart des hôtels et restaurants semblent pourtant fermés, n'ayant pas réouvert (ou pas survecu ?) à l'ère covid. 

19h. Nous posons nos valises à l'hôtel des lutins, l'un des rares dans nos moyens, et je ne regretterai pas une seule seconde ce choix. De la gentillesse de l'accueil, à la beauté des chambres en passant par la qualité +++ du petit déjeuner... une vraiment très bonne adresse à retenir ! 









Pour l'instant, j'aime beaucoup Les 2 Alpes. La station, nichée dans une sublime vallée avec vue sur les glaciers, regorge d'activités urbaines. Je trouve aux 2 Alpes beaucoup de similitudes avec Orcières-Merlette, en plus sympa. Shops indépendants (surtout de ski), restaurants, hôtels, résidences et même les fameux supermarchés sherpa de haute montagne. D'ailleurs, il y a pas mal de gens dans la station, surtout des jeunes. On entend un bon méli mélo de langues, principalement de l'italien et de l'anglais. Tous sont clairement là pour le sport et j'ai l'impression de dénoter avec mon appareil photo et ma démarche de petite touriste égarée. Samedi soir. Ça boit en terrasse, se délasse de sa journée, se retrouve entre potes, des hoodies sur le dos et des sourires plein les lèvres. Le soleil décline. Il commence à faire froid. J'ai en tête d'essayer d'aller capturer le coucher du soleil sur les montagnes. Mais je comprends que ce ne sera qu'utopie, aucun bon point de vue possible à cette heure-là. 


Il est temps de penser à chercher où manger. Le restaurant typique du coin, le plus plébiscité, Le trappeur, affiche complet à 20h30. Nous nous retrouvons donc Chez Doumé, autrement appelé Doumé's bar and restaurant. Grosse ambiance DJ Set sur la terrasse du bar. De la bonne musique, mais une vue imprenable sur le match de foot, je me rabats donc vers la partie restaurant, en extérieur bien sûr. 

21h30. Il fait maintenant vraiment froid en terrasse depuis que le soleil décline. Je prends un thé histoire de ne pas tomber malade malgré mon hoodie hivernal. Le service est long à arriver, mais la pizza est très bonne, avec une pâte très fine, ce qui me vaut pour une fois d'arriver à finir cette grosse assiette.  

22h30. Je me repose sur les transats du balcon avec un thé et une couverture <3.





Se lever le matin avec la vue sur les montagnes. Un plaisir aussi grand que rare. Première surprise de la journée, la qualité du petit déjeuner. Mon dieu, c'est excellent. Absolument tout est fait maison. Le banana bread, le gâteau aux fraises, les pâtes à tartiner. Des tartines succulentes, un thé à se pâmer, avec du bon fromage et un yaourt de la région, sans oublier l'incontournable oeuf à la coque. Bref, c'est un délice délice délice délice. 

Sous les conseils de l'hôtelière, un adorable rayon de soleil qui a la gentillesse de me donner ses recettes de gâteaux, nous décidons de tenter ce matin l'ascension du glacier, en télécabine bien-sûr. Difficile de comprendre quoi que ce soit via les ressources internet, mais elle est formelle : il faut prendre le téléphérique Jandri pour accéder au haut du glacier. 


10h. Nous nous dirigeons donc vers les bornes d'achat de forfait skipass juste derrière l'hôtel. Le tarif est de 10,50€ pour une remontée d'une durée de 30 min. Commence alors une expédition à côté de laquelle le téléphérique Grenoble Bastille de la veille était une bonne blague : heureusement, je ne suis pas de ceux qui ont le vertige. Mais ma confiance en la technologie est tout de même très limitée. Je parviens tout de même à me détendre, tant le paysage est magnifique. Rapidement, on passe d'un paysage verdoyant à un territoire couvert de neige, c'est impressionnant ! Je n'ai même pas envie de prendre des photos, tant je suis subjuguée par le voyage. Et puis le télécabine entre dans un hangar, instant de panique, nous ne comprenons pas les instructions et sortons de notre cabine, avant de comprendre qu'il ne s'agit là que d'une étape. Nous remontons donc dans une autre cabine, cette fois-ci en compagnie de... 4 skieurs équipés comme en janvier. Ils engagent la conversation sur le contraste que nous formons. J'apprends que non seulement ils (re)montent dévaler les pistes mais qu'en plus ce n'est pas inhabituel pour eux de skier en juin. L'un d'entre nous nous apprend avoir skié dans absolument toutes les stations des Alpes françaises et ne jamais se lasser de revenir aux Deux Alpes, la meilleure station d'après lui. Je n'ai pas de mal à le croire. En contrebas, j'observe les pistes. Alors que je les aurais crues noires, difficulté +++ elles n'ont pas l'air si raide, et pas si différentes que les dénivelés plus modestes du Champsaur. Pincement au coeur. Et sales pensées envers l'algodystrophie toujours présente dans ma cheville, coupable de m'avoir ôté le seul sport que j'aimais : le ski. 


Arrivée au sommet, j'ouvre de grands yeux. 3200 mètres. Le panorama est à couper le souffle. Des sommets enneigés à perte de vue. Avec le Mont Blanc, au loin, qui porte parfaitement bien son nom. Et de l'autre côté, la majesté de la barre des écrins. J'ai le coeur qui palpite. S'en est émouvant de ce que c'est beau. Je reste de longues minutes à contempler le panorama, avec le sentiment de ne jamais pouvoir m'en repaître. J'ai bien du mal à marcher sur la neige avec mes van's. Je comprends mieux pourquoi les skieurs dans le télécabine s'étaient attardés sur mes pieds, il aurait clairement fallu emporter des après-ski dans la valise. Impossible donc de trop s'éloigner.

On nous informe que nous n'aurons pas possibilité d'accéder au dernier niveau du glacier. Le belvédère des écrins, à 3400 mètres avec une vue a 360 degrès sur la montagne n'est accessible que depuis un funiculaire qui se prend ici, juste en face de moi, mais qui n'a pas encore ré-ouvert. Mais ce n'est pas ce qui me préoccupe. 


Car je suis cernée par des centaines de skieurs prêts à dévaler les pistes. En plein mois de Juin. WTF ? Vous êtes en train de me dire que 1) on peut skier sur un glacier à moins de 4h de route de chez moi 2) et qu'on peut faire du ski en été depuis que je suis née mais que je ne l'apprend que maintenant que je peux plus en faire ? Putain de sa grand-mère. Tous les étés de mon enfance, en short de randonnées parmi les sauterelles me reviennent en tête, et dire qu'à 1h de là on aurait pu plutôt faire du ski sur la neige ? Putain. 

J'aurais pu rester là de longues heures, mais il nous faut déjà redescendre. Le télécabine Jandri s'arrête à 13h aujourd'hui, nous devons donc nous hâter de redescendre. Pas le temps de prendre un café au restaurant d'altitude. J'ai du mal à m'arracher au paysage, et monte à regrets dans la cabine. La re-descente est bien plus impressionnante que la montée. Mais c'est follement agréable. En cours de route, un moniteur de ski (on les reconnait toujours à leur combi rouges) monte avec nous. Il ne nous décroche pas un regard et se déharnache de son équipement le long de gestes habitués (il arrive même à situer un porte manteau dans le télécabine pour accrocher le haut de sa combi). Au moment où je dis tout haut que je ne me lasse pas de la vue, il engage finalement la conversation. 


J'apprends donc qu'aux Deux Alpes on peut skier même en août (WTF ???), et que le glacier, qui fond moins vite que ceux du côté du Mont Blanc en raison de son exposition est-ouest, sera probablement le dernier debout en France. J'apprends aussi que Les deux Alpes est une destination internationale et que d'ordinaire on y croise des américains, des coréens et des suédois venus pour skier, et qu'en raison du covid, le moindre bien immobilier mis à la vente dans la station disparait en moins d'une journée. J'apprécie beaucoup cette rencontre, aux antipodes de mon quotidien et je ris du contraste entre nos deux vies. Son dernier week-end qu'il a passé à Avignon, c'était pour aller randonné dans les dentelles de Montmirail, et il n'était pas un brin intéressé par le Palais des Papes. Mon dernier week-end à Avignon tournait autour du Palais et du patrimoine médiéval de la ville, sans un regard pour les dentelles de Montmirail.


J'aurais beaucoup aimé flâner plus longtemps dans les rues des 2 Alpes, ne serait-ce que pour pousser la porte d'une ou deux boutiques de montagne malgré ce jour de dimanche. Mais il faut déjà rentrer à Marseille, d'autant plus que sur la route, un repas gastronomique au très fameux Hôtel de la Poste à Corps, notre adresse chouchoutte, nous fait bien de l'oeil. 


Que voir et que faire autour des Deux Alpes ? 

- faire du ski en hiver comme en été, si le coeur vous en dit
- monter jusqu'aux cimes des montagnes par le Jandri Express
- prendre le funiculaire jusqu'en haut du glacier pour une vue à 360 degrés de paysages enneigés
- admirer la vue depuis le Belvédère des écrins
- admirer la grotte de glace
- pourquoi pas un baptême de l'air en parapente ?
- un grand nombre de randonnées 




E T   D O N C   D U   C O U P 


En déviant de mes plans initiaux, je ne m'attendais pas du tout à ce que ce week-end en Isère me séduise comme il a pu le faire. Derrière le nom de ce département qu'on peine à placer sur la carte de France se cache le trésor méconnu d'une région riche en histoire et en patrimoine, privilégiée géographiquement avec une porte majestueuse sur les Alpes, cette très intéressante partie des Alpes, moins luxe que la Savoie, moins rustique que les Hautes Alpes. 


Pour toutes les raisons relatées plus haut, je ne saurais que conseiller à tout le monde, absolument tous les profils, de l'intello-arty au grand sportif en passant par le lambda peu curieux, un séjour en Isère, une région de France franchement sous-côtée qui vaut bien la peine qu'on parte à sa rencontre. 

Pour ma part j'ai été ravie de faire (enfin) sa connaissance. A moins de 4h de route de chez moi, je compte bien nouer plus souvent des relations plus étroites avec ce département, qui me semble-t-il, comporte encore de nombreux points d'intérêt à explorer.  







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