Un goncourt imprévu, dégotté dans une caisse à livres donnés. Un court roman de 200 pages. Qui fait revivre le couple phare des années 20 : Scott et Zelda Fitgerald. Je dis un grand OUI !
Les années 20, mes préférées. Scott et Zelda Fitzgerald, comment ne pas être fasciné par eux ?
Alabama Song, bel objet bleu clair, jolie édition Mercure de France. Comment résister ?
Le pitch : Ils sont l'identité des années 20. Ont été de toutes les soirées, de tous les excès. Ont fait rêvé le monde entier. Et pourtant, on murmure que Scott a écrasé Zelda. Que Zelda n'était pas si folle. Et que dans l'ombre de son mari qui l'empêchait d'exister, elle aussi voulait écrire.
Les thèmes
la folie ◆ les années 20 ◆ la mémoire ◆ l'amour
la déchéance ◆ la célébrité ◆ l'écriture ◆ l'Alabama
Bon. Si comme moi tu n'es pas au fait de l'exacte histoire de Scott et Zelda, ce roman va te donner envie de t'arracher les cheveux. Récit à la première personne, Gilles Leroy se glisse dans la peau de Zelda. Il la fait revivre, nous livre ses pensées les plus intimes. Et dit s'être inspiré de la véritable histoire, mais aussi lui avoir inventé quantité de matière. Quelle est la part de vrai, quelle est la part de faux ?
Rhaaa. Ce genre de format me frustre. Horriblement.
Mais entre les mains d'Alabama Song j'avoue avoir passé un agréable moment de lecture.
Il s'agit là d'un portrait de femme écrit par un homme. Remarquablement bien mené.
Difficile de résister à Zelda Fitzgerald. Elle avait tout pour plaire. La beauté, le charme, l'intelligence, l'audace et le talent. En atteste son destin hors du commun. L'angle d'attaque sous lequel l'aborde l'auteur, c'est clairement la liberté et la transgression. Deux thématiques aussi fascinantes que bien abordées.
A la lecture de ce roman, le doute persiste. Zelda était-elle réellement si folle ?
Je savais qu'il se murmurait que Scott ait dérobé les écrits de Zelda. Certains soupçonnaient même qu'elle était le réel auteur de Gatsby le magnifique. Mais qu'en était-il réellement ? Personne ne peut l'affirmer avec certitude aujourd'hui.
Gilles Leroy prend le parti intégral de Zelda. Dressant un portrait peu flatteur de Scott, dominant, condescendant, faible et ivre en permanence. L'auteur passe en revue leurs plus grosses crises. Adultères, disputes, vie commune malheureuse, soirs d'ivresse et internement forcé.
J'ai aussi aimé croiser la route d'autres personnages que j'aime, ceux de la génération perdue. Gertrude Stein, John Dos Passos. Petite rencontre express avec Cocteau et Radiguet <3.
Le style d'écriture est remarquable. Elégant, pertinent, émouvant. J'ai savouré puis noté de nombreuses phrases, que j'ai trouvé viscérales et poétiques.
J'ai pourtant été gênée à plusieurs reprises par une certaine inégalité de langage au fil des pages. Le format était aussi désarçonnant. L'auteur déjoue la chronologie du temps, et le déroulement des événements qui nous sont contés n'est pas linéaire, mais suit la mémoire erratique et défaillante de Zelda. C'est notamment au fil de ses entretiens avec les médecins psychiatriques que les souvenirs lui reviennent. Il y a quelque chose de flou dans ces lignes, comme l'étaient probablement la pensée de Zelda Fitzgerald.
Si Gilles Leroy dépeint l'Alabama et l'esprit américain dans toutes ses subtilités, j'ai été très étonnée d'apprendre que l'auteur est un français, ayant poussé très loin ses recherches. Comme lui, je suis totalement fascinée par le couple Fitzgerald et Zelda en particulier. Sur lesquels je me pencherai probablement très prochainement, à commencer par la série amazon qui leur est consacrée, The begining of everything, avec Christina Ricci dans le rôle de Zelda Fitzgerald.
G I L L E S L E R O Y
Gilles Leroy, auteur français d'une soixantaine d'année, nait dans une commune au Sud de Paris. Il intègre Khâgne et Hypokhâgne et obtient sa maitrise de lettres modernes. Il profite de son temps libre pour voyager. Il étudie seul les littératures américaines et japonaises. La passion qu’il développe pour ces deux univers littéraires (particulièrement le roman américain) représente le déclic qui le pousse à écrire pour la première fois.
Il exerce ensuite divers métiers, avant de devenir journaliste de presse écrite et audiovisuelle durant quelques années. Parallèlement à son travail, il se penche sur l’écriture de ses premiers romans. Puis il quitte Paris pour vivre à la campagne, où il se consacre à l’écriture.
Gilles Leroy publie son premier roman, Habibi, en 1987. Ce dernier sera suivi par une dizaine d'autres, dont L'Amant russe (2002), Grandir en (2004), Champsecret en (2005) ou encore Alabama Song en (2007), lauréat du Prix Goncourt. En 2010, il devient Chevalier de l’Ordre national du Mérite.
En 2014, le Prix de la ville de Deauville vient couronner Gilles Leroy pour Nina Simone, roman, comme tous les précédents, paru au Mercure de France. Il reçoit en 2015, le Prix Marcel Pagnol pour Le Monde selon Billy Boy. Son dernier roman, Dans les westerns (2017), complète sa collection de romans américains.
J'ai plutôt bien aimé cette lecture, avalée en moins de trois heures. Ce portrait de Zelda Fitzgerald à la première personne, si brillamment brossé m'a basculée main dans la main avec ce grand personnage de femme moderne. Libre, emportée, scandaleuse, audacieuse, elle est écrasée par son entourage, au point d'apparaitre sous les yeux du lecteur fragile, attachante et vascillante. Un papillon qui se brûle les ailes.
J'ai plutôt bien aimé cette lecture, avalée en moins de trois heures. Ce portrait de Zelda Fitzgerald à la première personne, si brillamment brossé m'a basculée main dans la main avec ce grand personnage de femme moderne. Libre, emportée, scandaleuse, audacieuse, elle est écrasée par son entourage, au point d'apparaitre sous les yeux du lecteur fragile, attachante et vascillante. Un papillon qui se brûle les ailes.
Enregistrer un commentaire