Le sketchbook project, édition 2020

17 oct. 2022









En 2020, on s'était dit avec ma copine Ariane de New York, qu'il était plus que temps qu'on se remette sérieusement à l'expression créative hors des sentiers battus du marché commercial, dans notre cas par le dessin.
C'était un jour de Février à Londres, on s'était rejointes pour quelques jours de vacances ensemble et au moment de se quitter, sur ces sièges d'attente à l'aéroport, on se lançait le défi de faire de 2020 une année créative. On ne se doutait pas que trois semaines plus tard, une pandémie aux allures de dystopie nous éclaterait tous en pleine gueule, changeant les règles du jeu de la créativité, un domaine déjà bien complexe et singulier en soi. 

Confiantes en l'avenir, impatientes de savoir ce que 2020 nous réserverait (AHAHAHAhahahahah !), nous avions donc eu l'idée de participer ensemble au Sketchbook Project, petite initiative américaine timidement connue du milieu restreint des passionnés du dessin.





Qu'est-ce que le sketchbook project ? 

Comme une tournée de concerts, mais avec des carnets à dessins. C'est ainsi que se présente le Sketchbook Project, intention créative d'envergure encore modeste, qui se tient chaque année depuis 2006. 
A mi-chemin entre l'exposition et l'archivage, le Sketchbook Project se positionne entre musée et bibliothèque, proposant au visiteur de naviguer entre des centaines de carnets d'artistes, rassemblés depuis les quatre coins de la planète.

Il s'agit d'une initiative lancée par la Brooklyn Art Library de New York, à visée mondiale, dont l'ambition est de regrouper la plus grande collection de carnets d'artistes au monde. Le principe est simple : chaque participant commande un sketchbook (un carnet) auprès de la Brooklyn Art Library, au tarif unique de 30$. Une fois reçu, il est question bien sur de le remplir, en suivant l'un des thèmes annuels proposés dans un temps imparti. Les délais sont larges, un peu moins d'un an à chaque fois. Le média et les outils sont libres, le but de la manoeuvre étant tout simplement d'encourager l'expression artistique. 

Une fois le sketchbook rempli, il est à retourner (à vos frais) à la Brooklyn Art Library (située dans le très hipster quartier de Williamsburg à New York), où tous les carnets seront rassemblés et archivés sur des étagères, stockés là ad vitam eternam. Mais avant de prendre place dans leurs quartiers, les carnets s'offriront un petit tour du monde anglophone l'espace d'un an, nichés sur les étagères d'un mini van itinérant, au grès d'un périple entre les Etats-unis, le Canada, l'Australie, la Nouvelle Zélande et la capitale anglaise.  


 Requiem d'un blocage créatif 

Plutôt motivées à l'idée de participer à ce projet, on ne s'est pas tant inquiétées de la large deadline qui courait jusqu'en août, ni de la brusque tombée du covid-19, nous entrainant dans le sillon d'un phénomène inévitable : trois mois de confinement.

Dans le milieu artistique, on sait que tout le monde n'a pas réagi de la même façon face au confinement. Il y a ceux qui ont réussi à être très productifs, certainement très inspirés par la planche de temps à disposition ou le repli sur soi. Et puis il y a ceux qui se sont enfoncés dans les affres de la ruine et du délabrement. Ce fut malheureusement mon cas.

Le climat ambiant, la monotonie des journées, l'empêchement de l'extérieur... Je me suis trouvée incapable de produire quoi que ce soit, ma créativité mise à mal, torpillée, écrasée sous le poids de cette symphonie mortuaire de l'inactivité. Pire, je me suis sentie désoeuvrée, déconstruite, effrayée de voir qu'autour de moi les gens prenaient les choses avec une relative indifférence, tandis qu'en moi brulaient les feux du soulèvement. Trois mois de captivité enroulée sur un point fixe, à sentir mon monde s'étioler. Je sais désormais que mon intérieur se nourrit de l'extérieur, et que sans lui, il est comme privé d'oxygène, s'atrophie et glisse vers l'apathie.

Je crois qu'au fond je n'étais plus en phase avec ce quelque chose d'indicible, alignée entre moi-même et mon canal créatif ou quelque soit le nom de ce mécanisme encore mystérieux dont on ignore encore tant.

Et tandis que ma copine publiait ses magnifiques dessins sur son compte instagram, je restais là, face à ma feuille, inapte à produire la moindre chose, à m'en vouloir de ne pas y arriver, à me presser comme un citron pour que l'impulsion vienne, que les choses se mettent en place dans ma tête et sous mon crayon. Mais toutes mes tentatives se soldaient par des échecs et je tombais dans la fameuse sphère infernale du blocage créatif, tandis que les jours, les semaines puis les mois s'égrenaient inévitablement vers la deadline. 

In fine, il aura fallu que je me détache complètement de ce projet, que je cesse de le reporter chaque semaine sur la liste de mes priorités, que je cesse d'y penser, concentre mon énergie sur autre chose. Et comme par magie (isn't it, Elizabeth Gilbert ?) en pleine nuit, le concept, l'énergie, la cohérence et l'idée sont venus à moi, me traverser l'esprit l'espace d'une longue seconde et j'ai su que je tenais mon idée, mon concept, et la façon de le faire prendre chair tout à la fois. Quelque chose en moi s'était probablement accordé quelques jours auparavant.



Se remettre au média traditionnel

Quelquepart, le plus gros challenge de ce projet en était aussi la partie la plus intéressante : se remettre au média traditionnel. Renouer avec le plaisir sensuel du pinceau, de la peinture et de la science difficile de sa dilution, des paramètres disparus depuis l'usage (dans mon cas excessif) du dessin numérique. Et plus que tout, recomposer avec la difficulté majeure de ce média : l'absence du ctrl + Z, le non-droit à l'erreur et ce, de manière constante. 

Le média traditionnel demande forcément un petit investissement financier pour l'achat des peintures, papiers et autres matériels, ce que n'implique pas le média numérique. Pour autant, je ne souhaitais pas me ruiner en achats, et n'ai donc que très peu dépensé d'argent en fournitures, moins d'une vingtaine d'euros, au prix de beaucoup de réflexion et plusieurs allers et retours au Géant des Beaux Arts.

Les premières tentatives furent perturbantes. Les tests de matières et de formes s'imposent, ré-apprivoiser le poids du pinceau, la courbe de ses poils, la densité de son humidification. Se raisonner sur la quantité de peinture à utiliser, ni trop, ni trop peu, un peu plus dilué, ah mais là non, et puis ce mélange-là, je fais comment pour le retrouver, les quantités utilisées, je les calcule toujours à la louche, ah putain mais là y a trop d'eau, pourvu que ça gondole pas.

Et puis les mécanismes reviennent, petit à petit, et le plaisir prend le dessus. Qu'est-ce qu'on est bien finalement, loin de son écran d'ordinateur, avec sa feuille et sa main posée sur le papier, à sentir les textures, observer la peinture sécher et se salir les doigts. 


Plancher sur un projet suivi lorsqu'on est malade (et souvent faible physiquement): 

"En fait, faut être en forme pour dessiner." C'est une conclusion à laquelle on était tous parvenus en cours de première année d'école d'art. On ne s'était pas rendu compte avant, dessinateurs irréguliers qu'on était, que pour faire de notre passion ce métier, la pratiquer tous les jours donc, il fallait faire preuve d'endurance physique. Dessiner, peindre, etc, mobilise énormément le corps, tend les muscles et les fait travailler de longues heures d'affilées, pompant l'énergie bien plus qu'il n'y parait au premier abord.

Pour moi, étiolée de corps et d'esprit depuis 5 ans par cette très persistante algodystrophie de la cheville et ses 1001 répercussions auto-immunes, le Sketchbook Project était doublement un challenge. En plus de toutes les contraintes relatives au projet en lui-même, j'avais à gérer ma cadence de travail faible et empêchée, au regard de ma pauvre jauge d'énergie et ses répercutions sur ma motivation. Les jours épuisés se succédant aux jours productifs, j'ai tenté de maintenir l'équilibre dans ce que je savais être une course de fond, finalement.


Mes attentes autour de ce projet 

 me remettre au dessin traditionnel et me re-familiariser avec la peinture
 sortir de ma zone de confort en privilégiant la couleur par rapport au trait
 m'améliorer en terme d'harmonies colorimétriques
 tenter de développer une touche personnelle
 aller jusqu'au bout du projet, ne surtout pas abandonner 
 prendre plaisir à échanger sur nos travaux avec ma copine
 limiter la casse point de vue budget 




The sketchbook Project Volume 16 : One last chance


Pour ce volume 16, nous avions choisi l'un des trente thèmes proposés par le Sketchbook Project : One last chance. Cette dernière chance, nous évoquait bien sûr l'urgence écologique plus que tout autre, une préoccupation majeure et grandissante pour nous, enfants des années 90. Nos travaux se sont donc axés dans une démarche écologique, soulignant la beauté de la nature et le besoin de la préserver, au regard de ce futur menacé par le changement climatique, en espérant que l’avenir ne nous réserve justement pas une dernière chance de savourer ses bienfaits.

De mon côté, malgré un long temps de tâtonnement, je me suis rapidement dirigée d'instinct vers le dessin de motifs. Contrairement à ma talentueuse amie Ariane dont le travail est d’une précision léchée, je trouve plaisir dans l’irrégularité. J’ai donc choisi, pour exprimer la beauté de la nature, de dessiner des motifs végétaux, aléatoirement intercalés avec des dessins pleines pages de branches entières.

Il est de notoriété publique que le dessin de motifs est le cauchemar de nombreux artistes. Contre toute attente, il se trouve qu'il s’agit d’un réel plaisir pour moi. C’était déjà le cas en école d’art, où tous les étudiants sauf moi se plaignaient des cours de “décoplane”. J’imagine qu’on ne peut pas toujours expliquer ses préférences. Je suppose que ce que j’aime dans le dessin de motif est probablement l’aspect graphique et la large possibilité de faire usage de son imagination.

J’ai donc choisi de travailler sur des formes assez simples et plutôt graphiques, loin du style des tapisseries florales du 18ème siècle. Je suppose qu’on peut peut-être qualifier mon travail d’une sorte de tendance au motif minimaliste.



Le choix du matériel

Après avoir écumé les rayons du Géant des Beaux-Arts de nombreuses fois à la recherche de l'outil miracle, j'ai fini par redescendre sur terre et me suis penchée (par élimination) vers le média qui me conviendrait le mieux pour ce que j'avais en tête : la gouache.

Plus couvrante que l'aquarelle, mais diluable comme elle, facile à vivre et à sécher, lavable à l'eau. J'utilise les tubes de gouache fine de la marque Linel, un acquis de l'école d'art que je ne suis pas prête d'oublier, pour avoir testé la différence entre les travaux avec les autres gouaches puis avec la gouache Linel.

Encore un acquis de l'école d'art, les pinceaux Petit gris de la marque Raphael, un set de 4 pinceaux de qualité pro, du type qu'on garde à vie. Précision et agréabilité pour ces pinceaux qui valent l'investissement. Au niveau de l'épaisseur j'ai ici utilisé les N° 2-6-10 et 14.

Point de vue papier, j'ai du me libérer de la mauvaise feuille bas de gamme du sketchbook project qui gondole et fait du ghosting sur la page suivante, passage obligé étant donné que je tenais à inclure de la couleur dans mon travail. J'ai finalement opté pour des feuilles mi-teinte de papier Canson au grammage 160g qui ne gondolaient pas à la peinture. 

Un duo de choix dont je me suis beaucoup servie, mon combo japonisant avec le très précis critérium 0,5 mm de chez Muji ainsi que la très fameuse gomme noire de chez Muji également, réputée à juste titre capable d'effacer mieux que ses consoeurs.  



Le choix des couleurs 

Je m'étais dit que la couleur serait le fer de lance de ce projet, moi qui n'ai pas spécialement l'habitude de la privilégier dans mes travaux, où je préfère généralement me concentrer sur le trait plus que sur tout autre chose. Pour autant, je n'ai pas eu le temps nécessaire pour la travailler comme je le souhaitais. Je me suis tout de suite désintéressée des couleurs vives, ma palette naturelle s'étirant plutôt vers les demi-teintes.

Le choix des papiers de couleur n’étant pas si étendu, je me suis retrouvée à naviguer entre le bordeaux, le gris-vert, le marron-vert, le blanc écru, le noir et le bleu marine. Ce qui implique un bon nombre de palettes de couleurs très différentes à trouver.

Pour mes choix de couleur, je me suis bien-sur assurée d’utiliser les bien connus contrastes de ton sur ton, de couleurs complémentaires, etc… La petite touche en plus, c’était l’ajout de couleurs métalliques telles le doré et le cuivré, histoire de rehausser d’une touche d’éclat par-ci par-là.




Mon processus créatif 


Nous avions donc commencé à rassembler un large stock de documentation végétale sur un google slides auquel nous avions toutes les deux accès, libres de puiser dans ces ressources d'images. Dans un second temps, il nous aura fallu conceptualiser notre principe (choix de la technique, rendu attendu, le tout calculé au regard de la deadline, etc...). Après avoir élaboré un chemin de fer, histoire de savoir où nous mettions les pieds (spoilers : je n'ai pas du tout suivi le mien), nous nous sommes lancées page après page.  

Pour ma part, j'ai prédécoupé mes supports dans mes feuilles Canson, depuis les dimensions des feuilles du sketchbook. J'ai donc obtenu 30 cartes de couleurs sur lesquelles j'ai dessiné mon motif au crayon, recto uniquement. J'ai choisi l'option carte découpée, au lieu de relier directement mes pages proprement. Dans un soucis d'esthétique, j'ai préféré travailler par feuille plus que par page, ce qui m'enlevait le poids de l'échec en me donnant le droit de me rater. Pour autant, ce fut une grossière erreur. 

→ A noter pour la prochaine fois : ce qui est intéressant et important dans un sketchbook, c'est la page, pas la feuille. Pense page, ne pense pas feuille.

Une fois mon crayonné prêt, je suis passée à la mise en couleur, sans trop passer de temps sur des tests de couleurs. J'ai peint ces cartes une à une, jour après jour. Un mois de travail, une moyenne à la louche de 2h 30 par carte.

En choisissant cette option, je savais que je me heurterai à quelques soucis risqués à l'étape du montage, mais j'ai préféré de ne pas m'en préoccuper, reléguant les difficultés en aval plutôt qu'en amont. Et ça n'a pas raté. Au moment d'assembler le tout, les vrais problèmes ont commencé.

J'avais choisi de coller mes illustrations sur les feuilles existantes du sketchbook, à l'aide de scotch repositionnable (celui de Sostrene Grene à 1€ est juste par-fait !), ce qui exigeait donc beaucoup de précision technique, une aptitude que je n'ai jamais beaucoup cultivée, pour cause d'ennui profond (je suis créa, pas éxé). Par peur de me rater, j'ai donc commencé par les dernières pages et ai pris plaisir à constater que ma solution marchait plutôt bien. 

Et puis avec horreur, le problème que je redoutais s'est profilé : au fur et à mesure du nombre de pages collées, la tranche, prévue selon d'autres dimensions, n'arrivait plus à avaler le grammage du papier, et je me suis retrouvée avec du jeu au niveau de l'épaisseur, créant un fini plutôt disgracieux. Pu-tain.  






Le casse-tête de la couverture


La couverture, probablement l'étape la plus importante du sketchbook, m'aura plongée dans la plus pure des paniques. Pour des raisons assez discutables, j'avais relégué tous les problèmes et les failles de mon principe créatif à la toute fin du processus, sans doute histoire de ne pas me démotiver dès le début, me donnant la force de continuer. L'idée n'était pas mauvaise, d'ailleurs je recommande ce procédé aux créatifs de type "endurant" (= ceux qui ont toutes les peines du monde à s'y mettre au début mais une fois lancés, sont inarrêtables), l'idéal étant bien sûr d'avoir le temps de mieux penser les choses en amont pour déjouer tous les pièges et trouver des solutions en anticipant les problèmes. 

J'avais donc réservé la couverture en tant que dernière étape du projet, la reléguant si loin de mon esprit et lui laissant si peu d'espace que le mot improvisation allait de facto la caractériser, ce qui n'est pas très intelligent je l'avoue.

Face à la catastrophe résiduelle de mon étape de montage, je me retrouvais donc avec une épaisseur de pages dépassant de mon carnet, rendant mon sketchbook foutrement amateur. Très vite, sous le coup de l'adrénaline, l'idée pour masquer ce gros défaut s'est imposée à moi : tenter de cacher le désastre en apposant des coins à mon carnet, proche de l'esthétique des vieux carnets de botanistes et entomologistes du 19ème siècle.

Je me suis donc surprise à bricoler par moi-même ce petit artifice sans le moindre support explicatif ni tuto trouvé sur le net, et contre toute attente, le résultat, bien qu'un peu artisanal, a largement su limiter les dégâts, redonnant à mon sketchbook un peu de son lustre initial. 

Pour la touche finale, j'ai une fois de plus joué la carte du pattern pour orner ma couverture, la gardant dans une esthétique noire, couleur que je m'étais quasiment interdite entre les pages, dans l'idée de la conserver en tant que contraste pour ma couverture. J'ai placé mes motifs au préalable sur une feuille blanche pour en tester l'harmonie des formes, avant de les reporter sur ma couverture au crayon, et de les mettre en couleur cette fois-ci non pas à la gouache, mais au marqueur japonais Fudenosuke de la marque Tombow, idéal pour sa précision.  






En conclusion

Le sketchbook project ne fut donc pas de tout repos. Projet de longue haleine, il m'aura demandé de puiser dans mes ressources très amplement diminuées par cette putain de maladie l'algodystrophie. Pour autant je me suis surprise à avoir beaucoup appris avec ce projet, sur la créativité en général, et certaines méthodes pour gérer ses manques et ses variables. Mes regrets sont nombreux, mais pour une fois le lâcher prise aura pris le dessus.

Sans trop m'en rendre compte, in fine je suis sortie de ma zone de confort avec ce projet, renouant avec cette pratique du média traditionnel qui m'avait jusque là laissé un goût amer : je n'avais jamais réussi à être vraiment contente de moi en illustration sans avoir recours au numérique.

Je me suis rendue compte que j'aimais beaucoup la gouache, un média que j'aurais rapidement envie d'utiliser de nouveau. J'aurais également désormais davantage envie de dessiner au média traditionnel, envisageant de trouver un compromis, un équilibre entre ces deux pratiques enrichissantes et complémentaires.

J'en ai appris encore et davantage sur les rouages de la création, ainsi qu'à propos de mes aptitudes et mes limites, points forts et points d'amélioration dans le domaine de la créativité.

Sans aller jusqu'à la satisfaction (bien loin de là) je suis tout de même assez contente du résultat de cette participation au Sketchbook Project, et plutôt fière d'être parvenue jusqu'au bout (c'était pas gagné).

A l'heure où j'écris ces lignes, mon sketchbook est arrivé sur le sol américain, prêt à être acheminé à la Brooklyn Art library. C'est si étrange de ne pas garder trace du fruit de son travail. Mais j'aime l'idée qu'un peu de moi demeure de l'autre côté de l'océan, immortel entre les étagères d'une bibliothèque, non loin d'une part d'âme de ma grande amie Ariane. 

Il y a presque un an tout pile, je déambulais dans les rues de New York pour la première fois, et passais devant la belle enseigne de la Brooklyn Art Library, dans le génial quartier de Williamsburg. J'avais plissé les yeux, sûre d'avoir déjà lu ce nom quelque part sans me rappeler où. Et je me vois déjà pousser la porte, circuler entre les étagères aux côtés de ma copine, à la recherche de nos sketchbook. L'année prochaine, peut-être ?  



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