L’été où je suis devenue jolie
Prime video
De toute cette liste, ma petite préférée. Pour tous ceux qui cherchent une vibe estivale, une série-bonbon, une bulle dans laquelle on prend plaisir à plonger. Ne vous fiez pas au marketage de cette série qui derrière son côté "romance cliché d'ados" est bien plus profonde qu'elle n'y parait.
Le pitch : Belly, 15 ans est enfin en vacances. Comme chaque année, elle part passer l'été au bord de l'océan, dans la maison de Susanna, la meilleure amie de sa mère. Mais les retrouvailles avec Susanna et ses fils sont cette fois-ci différentes. Belly a grandit, ce qu'ils ne manquent pas de remarquer. Elle, la petite benjamine de toujours, entre de plein pieds dans l'adolescence et les choses ne se feront pas sans heurts. Conrad, de qui elle est éprise depuis l'enfance, semble enfin s'intéresser à elle. Mais Jeremiah, son frère, n'est pas en reste et tout finit par devenir bien compliqué. Car après tout Susanna lui a toujours murmuré à l'oreille qu'elle finirait un jour avec un de ses fils. Peut-être bien, mais lequel ? Cet été promet d'être bien différent des autres...
Derrière ses aspects un peu gnangnans, L'été où je suis devenue jolie mérite l'attention de tous, parce qu'il ne s'agit pas seulement d'une comédie romantique américaine comme on en trouve à la pelle. La série va bien au-delà du trope de l'éternel triangle amoureux, et même si les séries adolescentes vous agacent, celle-ci vous conquiera à coup sûr, tant elle se démarque des autres pour son sérieux et la profondeur des sujets abordés.
La sortie de l'enfance, l'entrée dans l'adolescence, l'amitié d'une vie, le deuil, l'amour filial, l'ambition, l'envie de trouver sa place, l'amour adolescent, les choix difficiles, la lutte des classes, les rêves impossibles...
On s'attache irrémédiablement aux personnages, l'innocente Belly, l'ombrageux Conrad, le solaire Jeremiah, l'ambitieux Steven, le gentil Cam-Cameron, la pétillante Taylor... Et si leur relation à tous est affreusement touchante, telle l'est aussi celle qui lie les deux mères entre elles.
Au fil des épisodes de cette série on s'installe au creux d'une petite musique so 90ies qui fait du bien, qu'on avait pas vu sur les écrans depuis longtemps. Et on se rend compte qu'on est tellement bien, là, en leur compagnie. Si la série est terriblement américaine, elle l'est sur ce que les américains ont de plus intéressant, de plus enviable, dans leur culture qui parfois sait encore un peu nous faire rêver.
Bref, une série-bonbon, qui fait du bien comme un film de Noël. Un film de Noël en été ! Pour ma part, j'ai déjà hâte de l'été prochain pour retourner à Cousin's Beach et retrouver Belly, Conrad, Jeremiah et Steven.
L'amie prodigieuse
Canal + Séries
L'amie prodigieuse, la saga de quatre livres de l'énigmatique autrice Elena Ferrante fut la lecture coup de coeur de mon année 2000. Vous n'avez pas pu rater ces romans, qui sont absolument partout en tête de gondole depuis quelques années, des librairies aux stations services, aéroport et autoroutes. Mon conseil : foncez lire ces bijoux et regarder la série après. Et pour les non-lecteurs, ne ratez pas cette série car l'histoire de l'amie prodigieuse est une de ces histoires qui nous hantent des années après, imperissable.
Le pitch : Naples, années 50. Elena et Lila, deux enfants pauvres du ghetto le plus mal famé de la ville, ont de bons résultats à l'école. Une profonde amitié les lie, malgré leurs tempéraments différents. Mais la fin de l'école primaire les sépare. Elena ira au collège, Lila ira travailler. La culture et l'émancipation pour l'une, la tradition et la débrouille pour l'autre. Mais au fil du temps qui passe, de l'entrée dans l'age adulte et des dangers du quartier, dirigé par la mafia locale, qui est l'amie prodigieuse de l'autre ?
Un gros coup de coeur pour les livres, un bon coup de coeur pour la série aussi. L'amie prodigieuse, une superbe production HBO, nous offre des images, parfois loin de celles qu'on s'était faites de cette incroyable portrait d'un monde, la société italienne des années 50-70. Et qui dit Italie, dit été. Comment ne pas succomber aux paysages d'Ischia, à ses journées sur le sable chaud au bord de la mer, à cette Italie brulante, à ses lumières jaune-oranger et au bleu de ses vagues ?
Impossible d'être indifférent aux personnages, mêmes les moins importants, tous vous toucheront d'une façon ou d'une autre. On se perd dans cette relation aussi belle que complexe entre ses deux jeunes femmes et le monde violent, difficile, dont elles viennent. Tout est superbement décrit, la justesse du regard porté sur ces gens laisse sans voix et les mots me manquent pour qualifier les atouts triomphants de cette série à côté de laquelle il serait vraiment très dommage de passer.
Pour ma part j'attends la saison 4 avec impatience.
Nine perfect strangers
Prime video
Le pitch : Neuf personnes. Elles ne se connaissent pas, ont des problématiques très différentes les unes des autres. Certains veulent perdre du poids, en finir avec une addiction, dépasser un traumatisme... Elles ont toutes été choisies, triées sur le volet pour intégrer une retraite spirituelle de dix jours dans un centre enchanteur isolé en pleine nature, tenu par la charismatique Masha. On la dit faiseuse de miracles, et elle assure être capable d'aider chacun d'entre eux. Personne n'a parlé de ses méthodes, pour le moins peu orthodoxes...
Une série comique / psychologique, un duo assez peu présent sur nos écrans et c'est bien dommage, car pour ma part il s'agit d'un de mes genres préférés. Avec Nine perfect strangers, on a la sensation d'embarquer pour une expérience. Une expérience dont on sent qu'elle peut déraper à tout moment. On attend le point d'orgue, l'arrivée du drame, mais on est aussi poussés à réfléchir à ce qui se dit, ce qui se passe. Après tout, on pourrait très bien être une de ces neufs personnes, amené un jour à chercher de l'aide auprès d'une tierce personne, à s'interroger sur ce qui différencie le psychologue du gourou, finalement.
Nicole Kidman est incroyable dans ce rôle, charismatique et inquiétante. Et puis il y a quelque chose de calme et d'apaisant entre les murs de sa Tranquilium House, avec ses baies vitrées ouvertes sur le plein air, cernées de verdure et profondément estivales.
Bref, une réussite, qui contre toute attente, a annoncé une saison 2. Et pour ma part je serais curieuse de lire le livre dont la série est tirée, Nine perfect strangers, de Liane Moriarty.
Physical
Apple TV
Le pitch : Californie, années 80. Sheila, mère au foyer, a mis entre parenthèses ses ambitions et aspirations afin de servir de tremplin à son raté de mari. Femme trophée dépressive, Sheila cache un vice, le redoutable démon de l'anorexie-boulimie, qui la ronge de l'intérieur et menace de faire voler sa vie en éclat. Mais tout bascule le jour où la ville ferme son cours de danse pour les besoins de la construction d'un centre commercial où... elle découvre l'aérobic. Cette nouvelle discipline encore méconnue sera-t-elle une porte ouverte vers le succès, et surtout, l'émancipation ?
Vous prendrez bien un peu de soleil sur la côte de San Diego ?
Physical, c'est une série comique un peu grinçante, à l'humour noir, qui aborde frontalement de graves sujets tels que l'anorexie boulimie. Pour ma part, j'ai adoré être en permanence dans la tête de Sheila, ses commentaires acerbes et tranchants, dans l'auto flagellation et le jugement féroce, non stop. Sans doute parce qu'elle me rappelle ma propre voix intérieure et j'ai été très surprise de découvrir que... nous ne l'avons pas tous cette petite voix qui nous harasse tout le temps ah ah ah, et devinez-quoi ? La majorité de ceux qui ne l'ont pas sont des hommes. Bref.
L'actrice Rose Byrne rayonne dans cette série profondément féministe qui nous met de plein pieds dans l'histoire de nos mères suffoquant sous les injonctions et incapables de les percevoir comme telles. On rit, on en redemande, on se sent embarqué dans une histoire d'empowerment aussi drôle qu'intelligente.
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