The queen's gambit
Netflix, USA
le plus prenant
Énorme surprise que cette superbe et très inattendue mini-série.
The queen's gambit raconte l'histoire de Beth Harmond, jeune prodige des échecs, et du difficile parcours qui conduit la jeune américaine en URSS affronter les plus grands champions mondiaux. Qu'il soit question de son enfance défavorisée, de son addiction pour les anxiolytiques, de son statut de jeune fille propulsée dans un monde d'hommes, tout est intéressant dans les thèmes toujours intelligemment abordés dans
The queen's gambit. L'esthétique léchée, la beauté des décors et des costumes, la pertinence dans les choix musicaux fait revivre les années 60 et feraient presque rager d'être né en 90 ! J'ai particulièrement aimé le jeu d'actrice d'Anya Taylor Joy, ténébreuse à souhait dans son personnage ambigu, entre génie mathématique et jeune fille en mal de reconnaissance.
• • • mini-série adaptée du roman The queen's gambit de Walter Tevis (1984)
A young doctor's notebook
Arte tv, UK
le plus décalé
Petit ovni audiovisuel,
A young doctor's notebook, mini-série BBC (label qualité à mes yeux) sortie en 2012 sur les écrans anglais. Totalement inconnue en France, Arte tv, son nouveau programme Arte serie mis en place, s'empresse de faire découvrir cette pépite d'humour noir au public français. La série retrace les déboires d'un jeune médecin russe fraichement diplômé, envoyé dans un hôpital isolé en rase campagne pour son premier poste, en pleine révolution bolchévique. Alors qu'il s'enlise dans le désespoir, l'incompétence et l'addiction à la morphine, se noue un dialogue avec son moi futur des plus savoureux. Si l'absurde est au rendez-vous avec sa grille de personnages hilarants, les situations décalées et rocambolesques aux images léchées sont légion. Daniel Radcliffe dans le rôle principal est juste incroyable.
• • • mini-série adaptée des recueils de nouvelles Carnets d'un jeune médecin et Morphine (1927) de Mikhaïl Boulgakov
Chernobyl
OCS (HBO), USA/UK
le plus édifiant
Dans un registre beaucoup plus sérieux et une démarche plutôt documentaire, la mini-série Chernobyl rejoue en temps presque réel la catastrophe nucléaire la plus connue du monde contemporain, mettant notamment le doigt sur les dysfonctionnements et les mensonges du régime soviétique dans la gestion de cette crise d'ampleur jusque-là inégalée. Avec effroi, on apprend énormément de choses, s'indigne aux côtés de Legassov de l'ignorance du Kremlin et frissonne le long des très belles images de ce récit d'ambiance. Un série réaliste et glaçante, portée avec talent par Jared Harris (The crown, The terror) et Stellan Skarsgard (Millenium, Melancholia, Avengers). Outre cette reconstitution minutieuse, j'ai particulièrement aimé l'hommage rendu à toutes les petites mains (les plongeurs, les opérateurs, les pompiers, les infirmières, les mineurs, les coureurs sur le toit, les tueurs d'animaux) ayant donné leur vie pour essayer d'endiguer la catastrophe nucléaire.
• • • mini-série adaptée du recueil de témoignages de l'écrivaine biélorusse Svetlana Aexievitch, La Supplication (1999).
Unorthodox
Netflix, Allemagne
le plus glaçant
Série ayant fait grand bruit cette année, Unorthodox suit les pas d'Etsy, jeune fille américaine appartenant à la puissante et conservatrice communauté juive orthodoxe de Williamsbourg, à New York. Elevée à l'écart de tout ce qui n'est pas en lien avec sa communauté, Etsy se marie à 19 ans le long des rites étouffants et rétrogrades de sa religion. Ecartelée entre sa foi et ses aspirations personnelles, la jeune fille finir par fuir en Allemagne, sur les traces de son inconnue de mère ayant quitté la communauté. Mais peut-on vraiment s'émanciper de cette communauté juive orthodoxe ? Profondément féministe et d'un réalisme quasi documentaire, les quatre épisodes de cette mini-série ont de quoi faire tomber la mâchoire. On est étourdis de se dire que ce genre de pratiques existent encore actuellement dans le monde occidental et très franchement, on ne devine pas forcément l'emprise derrière ces communautés lorsqu'on les croise en marchant dans les rues de Williamsbourg. Et c'est avec avidité, en retenant son souffle, qu'on suit le combat d'Etsy pour devenir elle-même, loin du rôle de mère-pondeuse que la communauté lui destinait.
• • • mini-série adaptée du roman autobiographique Unorthodox: The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots de Deborah Feldman (2012).
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