Je n'ai pas souvent eu l'occasion de voir l'océan. Bordée de ma Méditerranée aux côtes étroites et tranquilles, mon substitut le plus approchant du large et des embruns, c'est la Corse et les corps en bikinis tartinés d'huile solaire. Pas vraiment l'océan, donc.
J'avais envie d'Atlantique. De grandes plages, de marrées, du grand large. De ce côté inquiétant de l'océan que nous ne ressentons jamais, près de la mer.
J'avais envie d'Atlantique. De grandes plages, de marrées, du grand large. De ce côté inquiétant de l'océan que nous ne ressentons jamais, près de la mer.
La première escale sur la côte Atlantique, c'est la ville de La Rochelle.
Plutôt par le hasard des kilomètres, la nuit tombe, la fatigue au volant se fait ressentir. La Rochelle, j'ai toujours voulu partir à sa découverte, sans trop savoir pourquoi. Peut-être pour l'exotisme des mots Fort Boyard? A quoi peut ressembler la vie des gens de ce côté-là de la France ?
Petite cité discrète et plutôt étudiante, protégée des tempêtes par la barrière de ses îles (Rê, Aix et Oléron), La Rochelle compte parmi les villes les plus attractives et les plus dynamiques de France. Son développement portuaire (de pêche, de commerce et de plaisance), tout comme sa riche histoire millénaire (depuis les gallo-romains) en font une jolie forteresse portuaire où la villégiature y prend doucement son essor.
Nous arrivons de nuit, un samedi soir. La ville est déserte. Nous échouons dans un petit hôtel sans prétention à l'orée du centre piéton de la ville. Pour s'en rapprocher, il nous faudra nous garer au parking payant St-Jean d'Acre, le parking des Francofolies. Les deux tours emblématiques de la citadelle encadrent notre arrivée. Le sol est pavé de A à Z, ce qui peut être très douloureux pour les éclopés de la cheville comme moi.
Déambulations sur le vieux port - tiens, comme à Marseille -, quelques pas dans le quartier de la Maille... Nous arrivons trop tard pour siroter un verre dans le meilleur bar de la ville. Je me trouve assez surprise. Il n'y a pas grand monde dans les rues pour un samedi soir. Les soirées d'hiver ont eu raison du mouv des rochelais. Il fait nuit, le ciel est couvert et menace de se déverser à tous moments.
Pour manger, nous choisissons un peu par hasard un restaurant avec terrasse couverte, L'Embraque, pile sur le vieux port. On y sert de très bons burgers et je me suis surprise à lécher les miettes de mon burger végétarien, moi qui ne suis (vraiment) pas amatrice de ce plat. Derrière nous, des clients se font servir la chaudrée charentaise, le plat typique du coin, une espèce de soupe-ragout où flottent allègrement toutes sortes de tentacules, coquilles, écailles et pinces, pour mon plus grand dégoût désarroi. Avec le café gourmand, on nous sert un dessert inconnu : une sorte de crème dite de chocolat blanc avec un étrange arrière-goût de mayonnaise. Fish finger and custard ?
La pluie nous surprend, la visite nocturne s'écourte, le parking payant ne nous fait pas payer, et la nuit sera difficile dans cet hôtel / chambre d'hôte d'un quartier résidentiel : les murs sont fins comme des feuilles de papier et le voisinage n'est pas du genre à réprimer ses envies de crier dans les couloirs entre 3 et 5h du mat.
La Rochelle de jour, c'est tout aussi calme. Le ciel est couvert, la ville vient de se réveiller. Ce qui me surprend tout de suite, c'est le nombre de joggers sur les trottoirs. Ils sont des dizaines et des dizaines à braver le froid de Février, sur les dalles irrégulières du port. Je comprends mieux pourquoi la côte atlantique est souvent le berceau de nos plus grands sportifs.
En ce dimanche matin brumeux, on aurait voulu s'asseoir autour d'un brunch. Mais le temps nous fait défaut, il nous faudra nous contenter d'un petit déjeuner tout simple. On le prendra en terrasse, quai Duperré, sous les néons chauffants, parce que l'air frais en position statique, c'est tout bonnement du suicide. Au fil des éclaircis qui se lèvent, la foule grandit sur les trottoirs. Les gens ont l'air agréables. Dynamiques, un peu bobo, arty, et plutôt intéressants : un vrai contraste avec la faune marseillaise.
Je suis surprise de trouver tant de belles architectures à lorgner sur les murs de La Rochelle. Moi qui avait en tête une station balnéaire dépourvue d'histoire, j'avais tout faux. Les fortifications, la tour de l'horloge, les façades maritimes, la statue de l'amiral Duperré ...
Et puis, tout à coup, une découverte ornithologique. Un gang d'oiseaux inconnus au bataillon sévissent sur les quais à la recherche de miettes de pain. Ils sont magnifiques, avec leur pelage lustré et leurs plumes mouillées. Bien plus classes que nos gangs de pigeons. J'ai cherché leurs noms, en vain. Si le lecteur qui, en lisant ces lignes, y reconnait son oiseau natal, je serais ravie de pouvoir le nommer grâce à son aide.
Ici, le vocabulaire de la mer est la langue nationale. Dans les magasins de souvenirs, on trouve des reproduction de l'Hermione ainsi que d'autres trois mats, tout comme de très jolis tableaux-guides illustrés des noeuds marins, à ramener chez soi. La cité vit au rythme comme au fil de l'océan. Il y a quelque chose de sein et d'authentique qui émane de ce cadre de vie.
J'ai bien conscience de n'avoir qu'à peine effleuré La Rochelle. Qu'il est difficile de se faire une idée clairvoyante d'une ville qu'on a que légèrement survolé. Mais parmi toutes les visites à privilégier, outre les escales sur les îles, j'aurais particulièrement adoré voir le phare du bout du monde, pour la beauté de son nom et de son histoire étroitement liée à Jules Vernes et au cap horn argentin.
→ N.B : Le conseil pour se loger : dormir dans un jolie chambre, nichée au creux d'une bâtisse à colombages 16ème siècle, idéalement située pour profiter du centre ville : L'hôtel Henri IV, 31 rue des Gentilshommes.
- visiter l'aquarium, un des plus beaux d'Europe
- visiter la Tour St Nicolas et la Tour de la chaîne
- admirer la Maison Henri II
- apercevoir Le phare du bout du monde
- excursion à l'île de Ré
- s'offrir un trip en bateau jusqu'à Fort Boyard
- se balader sous les arcades (rues Mercier & rue de l'Escale)
- longer le magnifique Parc Charruyer
- déguster une guinguette au bar La Guinguette, 8, rue St-Nicolas
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